Après Mons, une deuxième commune belge tombe donc aux mains d’une majorité de gauche dont le PTB. C’est une première dans la capitale.
L’acte de présentation du maire a même été signé par ces trois partis : Charles Spapens (PS) portera donc l’écharpe de maire, tandis qu’un cartel MR-Défi, dirigé par Cédric Pierre-De Permentier (MR), était arrivé en tête au scrutin. élection municipale du 13 octobre.
“PS et Ecolo portent la lourde responsabilité du choix de division” : A Forest, MR et Défi dénoncent la montée du PTB dans la majorité
Dans un communiqué, Charles Spapens, Séverine de Laveleye, tête de liste Ecolo, et Simon de Beer, tête de liste PTB, se sont félicités «une majorité de progrès“qui veut”développer un projet sérieux, réaliste et cohérent pour une municipalité prospère ».
« Un signal terrible »
“C’est un signal terrible adressé aux Foresters et à tous les démocrates de s’associer à un parti extrémiste pour garantir le maintien de la précédente coalition au pouvoir”, a rétorqué Cédric Pierre-De Permentier (MR) dans le DH.
“Les habitants de Forest et de Bruxelles ne vous pardonneront pas ce pari inconscient“, added Christophe De Beukelaer (Les Engagés).
Le PS souligne le fait que Les Engagés ont refusé de rejoindre la majorité à Forest, sans le MR. “Quant au MR, il nous a proposé de jeter Écolo pour nous donner la mairie. Nous avons jugé la démarche inélégante, même si notre axe avec Écolo était public», souligne une Source socialiste.
En pratique, la majorité Forest ne sera mise en place qu’après le vote des sections locales du PS, Ecolo et PTB, d’ici une bonne semaine. “Mais cela ne devrait être qu’une formalité.” résume un socialiste.
Alors que son parti négocie avec le PTB, la maire de Forest annonce son départ d’Écolo : “Je ne me retrouve pas dans la coalition qui se dessine”
L’axe MR-PS-Engagé mis à l’épreuve
L’accord Forest n’est pas la seule Source d’animosité entre David Leisterh et Ahmed Laaouej. De fortes frictions ont entouré ces dernières heures le projet d’ordonnance du PS visant à revenir sur le décumulation totale. Les socialistes, qui croyaient pouvoir compter sur le soutien du MR, se sentent déçus par les libéraux. Ce texte devait permettre à plusieurs députés (les socialistes Ahmed Laaouej, Ridouane Chahid et les libéraux David Leisterh et Vincent De Wolf) de rester maires empêchés pendant la législature.
Des discussions très animées ont eu lieu en coulisses durant ce long week-end. Ahmed Laaouej, leader du groupe PS au Parlement bruxellois, a constamment tenté de faire pression pour convaincre une majorité de députés néerlandophones et francophones de soutenir le texte. Sans succès.
Ce mardi matin, le MR a signé la quasi-mort du texte, confirmant en coulisses qu’il ne voterait pas l’ordonnance proposée. Faute de soutien, Marc-Jean Ghyssels (PS), auteur de l’ordonnance proposée, a demandé le report du texte «pendant des périodes plus normales.
Le décaissement total devrait finalement rester en vigueur à Bruxelles : le PS, malgré un dernier coup de pression, ne parvient pas à obtenir le soutien du MR
La relation n’est guère meilleure entre le PS et les Engagés. Il y a une dizaine de jours, toujours sur cette question du décumulatif, le ton est monté entre Ahmed Laaouej et Christophe De Beukelaer, après que le leader des Engagés a refusé de soutenir la proposition d’ordonnance décumulative.
Cette escalade des tensions perturbe les négociations que le MR, le PS et Les Engagés sont censés mener conjointement, en vue de former ensemble un gouvernement bruxellois.
L’axe francophone est mis à rude épreuve. Et la séquence n’est pas terminée puisque d’autres accords entre le PS et le PTB pourraient être annoncés prochainement, dans une ou deux communes.
Des négociations très avancées entre le PS et le PTB sont en effet en cours à Molenbeek.
Des discussions entre le Parti socialiste et le Parti radical de gauche ont également débuté à Schaerbeek.
Et ils pourraient s’approfondir dans les prochains jours, à moins d’une désescalade entre le MR et le PS.
On en était loin ce mardi soir. Face à de telles négociations, le MR réfléchit à ses options et à sa réponse, tandis que le PS se prépare à affronter les répercussions, sans en connaître la nature exacte.
La menace d’un accord PS-PTB-Ecolo dans la Région ?
«La séquence qui s’ouvre pourrait avoir une portée politique majeure. Les libéraux, selon leur réaction, risquent d’ouvrir à la Région des perspectives que nous n’avions jamais envisagées. Il pourrait y avoir un changement de direction, vers la piste gouvernementale PS-PTB-Ecolo», glisse une Source socialiste. “Bien entendu, le problème de la majorité, du côté flamand, persisterait toujours. Mais certains scénarios existent, notamment du côté de Groen, où l’équipe Ahidar soutiendrait le collège néerlandophone de l’extérieur.»
Cette piste majoritaire de gauche, qui ne détiendrait que deux sièges au Collège francophone, reste embryonnaire.
“Et je ne vois pas le PTB venir dans la Région pour gérer l’austérité.» souligne un écologiste.
Cette alliance ne semble guère plus, à ce stade, qu’une menace visant à éviter une réponse trop forte du MR. Pourtant, la conclusion d’un accord de gouvernement bruxellois semble, chaque jour qui passe, s’éloigner de plus en plus…
Crise en vue à Bruxelles ? Une alliance entre les socialistes et le PTB à Schaerbeek ou à Forest menacerait l’axe MR-PS au sein du gouvernement bruxellois