Michel Barnier, qui peine déjà à boucler le budget 2025, pourrait très vite se retrouver confronté à un autre dossier politiquement explosif : l’accord entre l’Union européenne (UE) et le Mercosur (Argentine, Brésil, Uruguay, Paraguay et Bolivie), qui a qui a empoisonné la vie politique française pendant plus de vingt ans, pourrait être conclue très prochainement.
Alors que du Rassemblement national à La France insoumise (LFI), les partis politiques français y sont presque tous opposés et que le monde agricole s’apprête, une nouvelle fois, à descendre dans la rue, le Premier ministre a bien vu le danger.
C’est l’une des raisons du déplacement de l’ancien commissaire européen à Bruxelles, mercredi 13 novembre, où il rencontre plusieurs responsables de la Commission, qui négocie les accords commerciaux au nom des Vingt-Sept. Il doit notamment y rencontrer dans l’après-midi la présidente Ursula von der Leyen. « Le Premier ministre [lui] rappeler sa totale opposition à l’accord [UE-Mercosur] »a déclaré mardi la ministre de l’Agriculture, Annie Genevard. Le même jour, plus de 600 parlementaires français – députés, sénateurs et eurodéputés – alertaient, dans une lettre, Ursula von der Leyen de “l’explosion démocratique” quoi « générerait » un tel accord « dans notre pays qui est déjà sous la menace politique d’un populisme anti-européen ».
Les syndicats agricoles augmentent également la pression, évoquant la perspective de la signature d’un traité de libre-échange entre l’UE et le Mercosur ainsi que celle de voir les Etats-Unis et la Chine surtaxer certaines de leurs importations agroalimentaires. Depuis début octobre, des actions sporadiques sont organisées. Cette semaine, ils ont été plus nombreux et devraient s’intensifier dans les prochains jours.
Des relations glaciales
Après les manifestations du début de l’année, la Fédération nationale des syndicats agricoles (FNSEA) a appelé ses troupes à une forte mobilisation « à partir de mi-novembre ». La Coordination rurale promet, de son côté, « une révolte agricole » à partir du 19 novembre. Quant à la Confédération paysanne, héritière des luttes altermondialistes, elle prépare elle aussi des actions.
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Ursula von der Leyen, avec qui Michel Barnier, lorsqu’il était négociateur des accords post-Brexit, entretenait des relations glaciales, connaît les inquiétudes de son visiteur. Mais, parmi son entourage, on ne l’imagine pas prête à renoncer, pour le bien des beaux yeux de Paris, à un accord qu’elle réclame depuis longtemps.
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