à Lezay, les opposants à la méthanisation font désormais face à deux projets

à Lezay, les opposants à la méthanisation font désormais face à deux projets
à Lezay, les opposants à la méthanisation font désormais face à deux projets

En octobre 2023, les opposants au projet de méthaniseur de Lezay ont remporté un round suite à une forte mobilisation : la préfecture a annoncé qu’un « emplacement neuf, hors zone Natura 2000 et à plus de 200 m des habitations » avait été trouvée par le porteur du projet Deux-Sèvres Biogaz 4, filiale de la société poitevine Technique Biogaz.

Un an plus tard, en novembre 2024, la situation est pour le moins confuse. Le nouveau projet, au lieu-dit « les Brousses », à l’ouest de la commune, avance sur le plan administratif. Mais le permis de construire du premier, à Petite-Rivière, à l’est de la commune, n’est pas abandonné. Sa validité a également été confirmée par le tribunal administratif de Poitiers.

« Il n’y aura pas deux méthaniseurs à Lezay »

“Il y a en réalité deux permis de construire”indique le maire Olivier Gayet, qui reconnaît un “situation anormale”même si “bien sûr il n’y aura pas deux unités de méthanisation construites sur la commune”.

La municipalité s’est opposée à l’installation du méthaniseur sur le premier site, comme de nombreux habitants réunis au sein de l’association Lezay Natura 2000. En revanche, il ne s’oppose pas au deuxième permis : « Nous avons travaillé avec la préfecture pour trouver ce deuxième emplacement, en vue de supprimer le premier.se souvient Olivier Gayet. Mais la société Deux-Sèvres Biogaz a voulu s’assurer qu’il n’y aurait aucun recours contre le deuxième projet avant de retirer le premier. »

Risques de pollution

Un accord auquel n’adhère pas l’association Lezay Natura 2000, estimant que le nouveau site pose également des problèmes. Outre le changement des pratiques agricoles induit par la méthanisation, au détriment de la biodiversité locale, son président Florent Blanchard alerte sur le risque de pollution que représentent les épandages de digestats, dans une filière où « De nombreuses rivières abondent : la Sèvre Niortaise et le Clain. »

L’association conteste également la sous-déclaration (30 tonnes d’intrants par jour) par Technique Biogaz des capacités réelles (90T) de ses méthaniseurs : « Une fois l’installation terminée, l’exploitant obtiendra rapidement l’autorisation d’augmenter la quantité, sans obligation de réaliser une étude d’impact environnemental. »

«Nous avons toujours été transparents»

Arguments contestés par Technique Biogaz. L’entreprise basée près de Poitiers confirme son objectif d’augmenter sa production dans un deuxième temps, « nous avons toujours été transparents sur ce point »plus « pas dans la volonté de contourner l’étape de l’étude d’impact » ce qui, précise-t-elle, ne concerne que les installations recevant plus de 100 tonnes de matériaux chaque jour.

Sur la question de l’épandage, Technique Biogaz affirme « respecter la réglementation et les spécifications sur les distances des cours d’eau et des habitations, nous sommes dans le strict respect de la réglementation ».

Dans tous les cas, “il n’y aura pas deux méthaniseurs à Lezay”confirme son porte-parole : « Cela n’aurait aucun sens. Nous déplorons l’appel sur ce deuxième projet, décidé en co-construction avec les élus. Nous n’avons pas effectivement confirmé l’abandon du premier projet, mais nous espérons arriver au second. »

Appel et appel

L’avenir des deux projets est désormais entre les mains de la justice administrative : l’association a fait appel de l’autorisation du premier projet. Son recours sur le deuxième projet a été examiné par le tribunal administratif de Poitiers en octobre, la décision est attendue mi-décembre.

 
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