Derrière les hangars, un champ où, si l’on regarde bien, on aperçoit une très jeune pousse. Un hectare et demi de chanvre planté comme il se doit fin mai, début juin, pour être récolté en septembre, à la Ferme de Burté, à Saint-Pierre-du-Mont.
« Il faut de la chaleur dès la plantation », souligne Antoine Parisot, animateur à l’Association landaise pour…
Derrière les hangars, un champ où, si l’on regarde bien, on aperçoit une très jeune pousse. Un hectare et demi de chanvre planté comme il se doit fin mai, début juin, pour être récolté en septembre, à la Ferme de Burté, à Saint-Pierre-du-Mont.
« Il faut de la chaleur dès la plantation », souligne Antoine Parisot, animateur à l’Association landaise pour la promotion d’une agriculture durable (Alpad). C’est ce qui permet au chanvre de lever rapidement et d’étouffer naturellement les mauvaises herbes ! »
Car la culture du chanvre ne nécessite ni engrais de synthèse, ni produits phytosanitaires et nécessite beaucoup moins d’eau que le maïs ou encore le tournesol. Une plante intéressante donc pour les agriculteurs, confrontés aux défis posés par le changement climatique.
Huile et farine
La culture du chanvre est autorisée en France mais réglementée via une coopérative agréée et des semences certifiées. La coopérative agricole de chanvre Camb’Adour, créée il y a deux ans, tente d’en faire la promotion. Aujourd’hui, dix producteurs landais se sont lancés dans l’aventure en exploitant 15 hectares de cette étonnante plante.
Fleur Molinaroli, responsable commerciale de Camb’Adour, œuvre pour faire connaître les opportunités culturelles aux professionnels.
« La restauration collective s’intéresse beaucoup aux nombreuses applications du chanvre, assure-t-elle. Avec le chanvre, on peut faire de l’huile qui, même si elle ne peut pas être chauffée, donne de succulentes vinaigrettes. La graine entière, décortiquée ou grillée, trouve également sa place dans l’alimentation, des salades aux desserts. La farine de chanvre, riche en protéines (30%) et en fibres (40%), sans gluten, présente de nombreux avantages pour la confection du pain et des gâteaux. Le chanvre peut également être utilisé en cosmétique et pour fabriquer des savons. »
« Passer en production »
« En cultivant le chanvre, on revient à ce que pratiquaient les anciens », ajoute Antoine Parisot. Il était autrefois utilisé pour fabriquer des vêtements, des draps et même des cordes de bateau. »
Car on peut exploiter toutes ses parties : la fleur, la tige, la graine. C’est pourquoi il trouve un débouché intéressant dans la construction : isolant ou matériau de construction, performant et écologique. Le paillis de chanvre est également utilisé en horticulture.
« Notre préoccupation est de rentabiliser le travail des agriculteurs », poursuit Antoine Parisot. Nous devons maintenant augmenter la production. L’objectif est de récolter 700 kilos à une tonne par hectare pour l’alimentation, et deux à trois tonnes par hectare pour la construction. Nous avons trouvé une oreille attentive de la part du Conseil Départemental qui a subventionné certaines de nos actions. La Région suit également le dossier. »
Produire, transformer, commercialiser : un travail immense reste à accomplir pour redonner ses lettres de noblesse à cette plante à la réputation sulfureuse, mais qui peut trouver de nombreuses applications vertueuses.
Plus d’informations: [email protected]; www.chanvre-na.fr ; https://alpad40.fr
Une jeune pousse de chanvre.
ST
