Malgré « de très gros efforts sur les conditions de travail », le Gers reste à la recherche de salariés dans son secteur agroalimentaire

Malgré « de très gros efforts sur les conditions de travail », le Gers reste à la recherche de salariés dans son secteur agroalimentaire
Malgré « de très gros efforts sur les conditions de travail », le Gers reste à la recherche de salariés dans son secteur agroalimentaire

l’essentiel
Le secteur agroalimentaire offre de nombreux postes et de réelles opportunités de carrière dans le département. Mais souffrant d’une mauvaise image de marque, souvent méconnue, ses métiers peinent à recruter.

Du 4 au 8 novembre avait lieu la Semaine des carrières en agroalimentaire. Dans le Gers, les entreprises rencontrent de grandes difficultés pour attirer leurs futurs salariés.

« Avant le Covid, on avait des classes de 24 ou 25, pour le BTS Bio Qualim. Aujourd’hui, il est tombé à 7 ou 8. » Ce constat désabusé du directeur du lycée professionnel Beaulieu Lavacant à Auch, Vincent Labart, fait écho à la situation des entreprises agroalimentaires, à l’autre bout du spectre. .

Désaffection

L’établissement propose des formations du CAP au BTS. Il entretient des contacts étroits avec les entreprises agroalimentaires et la demande est très forte. « On pourrait tripler le nombre d’apprentis ou d’étudiants, ils trouveraient tous un emploi. »

Pourquoi une telle désaffection ? Pour Vincent Labart, c’est d’abord un problème d’image du secteur. « Quand on parle de l’industrie agroalimentaire, on ne parle que des aspects négatifs : conditions de travail, scandales sanitaires, etc. Mais ce sont encore de très grandes entreprises, alors que le secteur est composé à 95 % de PME. Et ils font de très gros efforts sur les conditions de travail. »

Ève Piquemal, responsable des ressources humaines du Val de Gascogne, regrette le manque de formation initiale dans certains métiers, qui dépendent de certifications professionnelles. « On recrute tous types de profils, mais tout le monde ne reste pas. Ce sont en effet des métiers parfois compliqués. Par exemple, les collectes de juin à mi-juillet sont des périodes intensives, où l’on ne peut pas prendre de congés. Certains salariés travaillent 60 heures par semaine, par dérogation de l’Inspection du travail. Pour certains, c’est un problème. »

Méconnaissance

Selon la dirigeante, la première difficulté réside dans « le manque de connaissance des métiers de l’agroalimentaire partout », selon elle. La coopérative du Gers collabore avec des établissements d’enseignement, des forums d’emploi ou de formation, pour présenter ses activités et ses offres. « Il s’agit de montrer ce qui existe avant que les jeunes n’aient fait leur choix d’orientation. Il faut être proactif ! Mais le temps manque souvent. »

La complexité des organisations du travail n’aide pas. Il existe de très nombreux postes, dont beaucoup changent d’une entreprise à l’autre. Lors d’une réunion autour de ce secteur, jeudi au Ciné 32, de nombreux étudiants ont exprimé leur méconnaissance de ce secteur. « En entrant à l’IUT, confie Julie, étudiante, j’ai découvert des métiers auxquels je n’avais pas du tout pensé en choisissant cette formation ! Il y a un manque d’information sur les postes qui existent. »

«Quand vous allez dans une PME comme Jambons d’Auch, Fumaison Occitane ou chez un spécialiste du foie gras, vous avez des métiers complètement différents», souligne le directeur du lycée Beaulieu Lavacant. De plus, vous changez souvent de poste au sein même de l’entreprise. » Revers (positif) de la médaille : les progrès de l’industrie agroalimentaire sont rapides. « Il y a de vraies opportunités de carrière. »

« Sur 20 candidats, 5 sont restés »

Fumaison Occitane, spécialiste du poisson fumé à Auch, recherche chaque année des saisonniers pour la fin de l’année, sa période la plus chargée. Récemment, l’entreprise a organisé une rencontre avec la Mission locale pour proposer des postes. « On montre une vidéo, puis on échange franchement. Il y avait une vingtaine de jeunes, et 5 sont restés pour discuter et présenter des CV. »

Laure Thomas, la patronne de cette Scic, ne recrute plus sans visite des locaux, et explications claires, pour ne pas dire directes. « On explique clairement que nous travaillons debout, dans le froid, avec des horaires. J’annonce les contraintes dès le départ, pour éviter les démissions en pleine saison. Une année, j’ai dû recruter 14 candidats pour 7 places. » Le travail est pourtant là. Un des salariés de la PME est là depuis 2 ans, après une saison. « Il faut maintenant aller chercher des gens. Beaucoup ne connaissent pas notre entreprise. »

 
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