un enseignant pris à partie pour avoir étudié « l’enfer »

un enseignant pris à partie pour avoir étudié « l’enfer »
un enseignant pris à partie pour avoir étudié « l’enfer »
un enseignant pris à partie pour avoir étudié « l’enfer »

C’est une étrange affaire qui secoue un lycée de la région Mantaise, dans les Yvelines. Une enquête a été ouverte suite à des « menaces » proférées par un élève à l’encontre d’un de ses professeurs. Les faits remontent au mois d’octobre et concernent une classe de CE1. Lors d’un cours de français consacré aux « représentations de l’enfer » en poésie, une élève prend la parole et demande à son professeur si elle a des images de ce sujet dans l’Islam. Après quelques jours de réflexion, elle a répondu qu’elle avait fait des recherches, vu des photos, mais qu’elle n’en diffuserait aucune.

Selon 78-, un lycéen choqué a alors pris la parole, faisant un amalgame actuellement incompréhensible : « Madame, vous voulez dire que vous avez vu le prophète avec des femmes en enfer ? » Avant, plus tard, se montrer menaçant : « A quelle heure finis-tu aujourd’hui ? Je pense que le mardi tu finis plus tôt ? Et jeudi aussi ? Prends soin de toi en rentrant à la maison ce soir… »

Après un appel du professeur à la famille de l’élève, celui-ci a fini par s’excuser un peu plus tard. Même si une « provocation » d’un adolescent n’est pas exclue par certains proches du dossier, le rectorat de Versailles a été contacté. “Nous avons pris certaines mesures et une procédure disciplinaire a été lancée”, indique-t-on. L’étudiant sera donc prochainement convoqué devant un conseil de discipline. Le professeur est en arrêt maladie.

Cette affaire intervient dans un contexte délicat pour cet établissement. Récemment, des intrusions avaient nécessité l’intervention de la police. C’est pour l’ensemble de ces faits qu’une enquête préliminaire a été ouverte par le parquet de Versailles, même si aucun lien n’a été démontré entre ces deux affaires. Au-delà de la situation particulière de ce lycée, elle interroge aussi les difficultés d’exercer dans certains établissements.

Il y a tout juste un an, à Issou, autre commune du pays de Mantes, quelques parents, alertés par leurs enfants, eux-mêmes échauffés par la rumeur, accusaient une enseignante d’avoir commis l’erreur de… montrer un tableau de nus datant du XVIIème siècle. . Presque au même moment, dans un collège de Mantes-la-Jolie, c’est le conflit israélo-palestinien qui apparaissait dans les discussions WhatsApp de certains parents, mécontents que le Hamas ait été qualifié de terroriste par un magazine proposé à l’étude par un enseignant.

En se multipliant, ce type d’événements complique encore davantage le travail des enseignants, dont certains sont soumis à l’autocensure. « Depuis Samuel Paty, le climat a clairement changé. C’était déjà sensible avant, c’est devenu plus fort après, analysait un professeur de lycée ces derniers mois. Des sujets comme l’égalité des sexes, la sexualité ou les croisades sont devenus compliqués. Pour certains étudiants, la loi de 1905 sur la séparation des Églises et de l’État est une loi contre les musulmans ! Les collègues refusent donc d’aborder le sujet. »

 
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