Seule élue à s’exprimer à l’issue de la présentation du budget 2025 faite par le président du conseil départemental de Haute-Savoie Martial Saddier, Virginie Duby-Muller a dévoilé de nombreux chiffres afin de démontrer les faiblesses du prochain budget. “L’épargne brute a chuté de 55% depuis la dernière année du mandat précédent, la dette par habitant est passée de 146 euros en 2023 à 252 cette année et la masse salariale a bondi de 29 millions d’euros depuis 2020”, a-t-il déclaré. a par exemple rapporté le député. Bref, de la situation « saine » que Martial Saddier a trouvée à son arrivée, il ne resterait, selon elle, pas grand chose.
Par ailleurs, toutes ces données, combinées à « des emprunts massifs pour financer le plan pluriannuel d’investissement (PPI) », la poussent à se demander si la stratégie actuelle était « très raisonnable ? » » « Bref, vous avez mis à rude épreuve notre capacité d’autofinancement et vous utilisez l’endettement parce que vous n’avez pas d’autre levier », a-t-elle lancé sèchement.
« Vous sous-estimez la facture de finances »
La parlementaire a également ajouté qu’à ses yeux, Martial Saddier et l’exécutif ont « sous-estimé » le projet de loi de finances. « Il y aura encore des discussions, des négociations », a assuré le conseiller départemental. Une manière de dire que les 32 millions d’euros prélevés seront peut-être 35, ou 40 en réalité. Et que dans ce contexte, « miser sur une reprise du marché immobilier et une hausse des droits de mutation ». [NDLR : une des recettes de la collectivité] » était « une hypothèse dangereuse ».
Ironiquement, Virginie Duby-Muller a terminé son discours en laissant échapper une dernière plaisanterie au président : « Heureusement qu’on a évité le vélodrome ! Si nous avions dû débourser en plus 150 millions d’euros pour cet équipement, la situation serait encore plus compliquée.»
En réponse, Martial Saddier s’est montré plutôt flegmatique : « Pour moi, la situation saine dont nous avons hérité était avant tout saine pour ce que nous n’avions pas fait et j’assume le recours à l’emprunt, comme toutes les collectivités, pour investir. D’ailleurs, si je me souviens bien, en 2021, lorsque vous étiez candidat à la présidence de cette assemblée, vous aussi aviez envie de changer de braquet ! Et même aller encore plus fort.