Sur le Vendée Globe, « au moins la nuit on ne voit pas les vagues »

Sur le Vendée Globe, « au moins la nuit on ne voit pas les vagues »
Sur le Vendée Globe, « au moins la nuit on ne voit pas les vagues »

« Le jour a des yeux, la nuit a des oreilles. » Quand le soleil se couche, les marins changent. Les significations changent. L’ouïe remplace la vue. « La nuit, on ne voit rien », constate Samantha Davies, l’une des six femmes impliquées.

Lorsque la nuit tombe, le solitaire peut parfois ressentir une sorte d’anxiété, un peu semblable à celle des nouveau-nés en fin de journée, lorsque la lumière commence à faiblir. Ce sentiment qu’avec la perte de lumière, on tombe dans un autre monde. « J’adore la nuit, j’ai l’impression de mieux naviguer », renchérit Sam Davies, le plus breton des Anglais.

« La nuit, on ne voit pas la taille des vagues… »

Se précipiter tête baissée dans la nuit noire est un exercice particulier. Les solitaires avouent qu’il faut attendre quelques nuits avant d’oser appuyer à fond sur l’accélérateur. Les premiers jours de course, lorsqu’il faut décoller (ndlr : sortir du golfe de Gascogne) et passer le cap Finisterre, les solitaires ont du mal à dormir, de jour comme de nuit. Certains préfèrent faire de courtes siestes de 20 à 30 minutes pendant la journée et rester éveillés la nuit. Surtout si le temps est mauvais. Seul avantage de l’obscurité…. “La nuit, au moins, on ne voit pas la taille des vagues”, ajoute Davies. Cela vous évite d’avoir peur. »

La technologie a beaucoup évolué, permettant aux solitaires, qui ne peuvent rester éveillés 24 heures sur 24, de dormir, de préférence la nuit, lorsque les conditions le permettent : les systèmes anti-collision ont progressé. On pense à Oscar, rebaptisé SEA.AI, un système d’aide à la navigation basé sur la vision et l’intelligence artificielle. Ce boîtier, placé en tête de mât et censé détecter les objets flottants, identifiables ou non, jusqu’à 600 mètres, offre une sécurité accrue de jour et surtout de nuit.

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La nuit, l’ambiance change à bord de l’Imoca. (Photo équipe Olivier Heer)

“Je compte en nombre de nuits”

Cependant, l’obscurité peut aussi être une Source d’inquiétude. « C’est très particulier la nuit, seul au large, coupé de tout », avoue Charlie Dalin, 2e de la dernière édition. D’ailleurs je ne compte pas les courses en nombre de jours, mais en nombre de nuits. »

A cette époque de l’année, les nuits sont longues. Très longtemps. Trop long selon le skipper havrais. « Quand on quitte les Sables en novembre, on a plus de nuit que de jour. A l’équateur, il fait 12 heures de jour et 12 heures de nuit. Dans l’Atlantique, j’ai souvent l’impression que les nuits sont interminables : je regarde souvent ma montre car j’attends que le jour se lève. »

La nuit offre aussi des moments magiques, notamment lorsque les embruns, éclairés par les petites lumières du bord, deviennent luminescents. Ou quand la lune est là. Sam Davies aime beaucoup ce crépuscule plein de promesses : « Pour avoir droit à un beau lever de soleil, il faut une nuit avant ».

Pour les marins, la nuit présente au moins un autre avantage : elle leur permet d’être véritablement tranquilles car, à terre, tout le monde dort. Cela signifie qu’il n’y a pas d’appels à bord. Nous savons que trop parler est nocif. Aussi pendant la journée.

 
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