l’essentiel
Attention ! Ne jetez rien avant de savoir si l’objet que vous vous apprêtez à condamner ne peut pas bénéficier d’une seconde vie. Les aficionados du groupe Facebook « Je donne avant de lancer le 46 » ont fait ce choix. Ce groupe a été créé, chez elle à Bagnac-sur-Célé, par Annie Borie. Il s’agit entre autres de traquer les déchets. Son idée « c’est sérieux » mais seulement au sens figuré de cette expression. Explications.
Avant de s’installer confortablement devant son écran d’ordinateur, afin de créer et finaliser son groupe Facebook baptisé « Je donne avant de jeter le 46 », Annie Borie a exploré son idée. Elle a bien mûri celui-ci en se retrouvant face au fait… ou au méfait accompli.
« Les gens jettent des objets parfaitement réutilisables en pleine nature. Ce n’est pas acceptable. Il existe la solution des déchetteries. Mais ce n’est pas la seule solution. Je m’en suis rendu compte en me rendant chez l’un d’eux et en observant ce qui était jeté, j’ai vu par exemple une très belle cage à oiseaux en excellent état dans une benne, jetée pour ne plus jamais être utilisée » témoigne. Annie Borie.
Mobiliser les Lotois contre le gaspillage et pour le respect de l’environnement
Cette Lotoise ne le dit pas vraiment, mais elle s’est sentie offensée par ces « abandons d’objets », elle qui prône « la chasse aux déchets, le respect de l’environnement et des valeurs écologiques et économiques ».
Son attitude éco-responsable lui a alors dicté la bonne attitude à adopter et surtout la brillante idée de créer ce groupe Facebook. « J’ai voulu mobiliser les Lotois, mais très vite mon groupe dont je suis l’administratrice avec une amie, Patricia Alexis, s’est agrandi et a dépassé les frontières de notre département. Nous comptons actuellement 12 251 adhérents en seulement deux jours précisément, 51 nouveaux adhérents nous ont rejoint et cela continue d’augmenter», se réjouit-elle.
Un intérêt économique évident tout en sauvant un objet de la destruction
Selon Annie Borie, « les gens ont vite compris l’intérêt de cette initiative pour eux et pour la planète. Ils ont admis qu’en retrouvant l’objet, le meuble, la vaisselle… qui leur manque, ils font des économies tout en sauvant un objet de destruction alors qu’il peut encore être utilisé. C’est très satisfaisant. C’est la volonté première de notre groupe » insiste Annie.
Au clavier de son ordinateur, elle est fière de gratter sans fausse note cette symphonie qui n’est surtout pas une musique macabre puisqu’elle sauve la vie des objets.
« Mon travail à l’informatique consiste à valider chaque don d’objet proposé. Il s’agit souvent de meubles, de lits, d’armoires ou de petits meubles. Tout doit être en bon état. Je surveille cela, car je veille également à ce que les membres du groupe ne marchandent pas les objets. Il s’agit d’offres et non de ventes » souligne l’administrateur du groupe.
Une ligne de conduite très claire avec laquelle Annie est très vigilante
Intransigeante avec la charte du groupe « Je donne avant de jeter le 46 », Annie n’hésite pas une seconde à blacklister ceux qui ne respectent pas la ligne de conduite très claire qu’elle s’est fixée.
Au rayon des anecdotes juteuses et émouvantes, Annie évoque l’exemple touchant d’une dame émue par un petit dessous de verre en rotin qu’elle avait chez elle, il y a bien longtemps, lorsqu’elle était enfant.
« Ce pot-de-vin lui a rappelé de nombreux souvenirs. Elle était très heureuse de retrouver cet objet et ses souvenirs. Elle en a même pleuré, confie Annie. Une autre personne avait simplement besoin d’une tasse de café. Juste une tasse. Elle a trouvé son bonheur dans le groupe d’Annie.
« Je mets simplement en relation des personnes généreuses »
« Je ne rivalise pas avec les associations qui vendent des choses à bas prix pour les plus démunis. Je mets simplement en contact des personnes généreuses et elles font des dons spontanés » déclare le fondateur inspiré de ce groupe.
Qui peut critiquer la générosité spontanée ? Annie ne pose aucune question. Elle n’offre que des réponses positives à des besoins immédiats. Et tout cela suffit amplement à son bonheur.