dans l’Aude, l’ancienne patineuse Sarah Abitbol poursuit son combat contre les violences sexuelles sur mineurs dans le sport

dans l’Aude, l’ancienne patineuse Sarah Abitbol poursuit son combat contre les violences sexuelles sur mineurs dans le sport
dans l’Aude, l’ancienne patineuse Sarah Abitbol poursuit son combat contre les violences sexuelles sur mineurs dans le sport

Jeudi 7 novembre, le département de l’Aude a été le théâtre d’une soirée d’échanges autour de « la protection des mineurs et de la respectabilité dans le sport », avec également une exposition. En tête d’affiche de la rencontre, la patineuse Sarah Abitbol, ​​figure de proue de cette lutte et lanceuse d’alerte au sujet des violences sexuelles, et Sébastien Pla, sénateur de l’Aude à l’origine d’une loi pour renforcer le contrôle des bénévoles qui œuvrent dans les associations sportives.

Dans la salle du conseil départemental de l’Aude, jeudi 7 novembre, des photos grand format sont exposées. Avec quelques mots pour accompagner ces images. Quant à ce cliché d’un enfant à qui l’entraîneur de hockey lui met son casque : “Tu devais me protéger.” Dans le dédale de ces créations de Tom Barkowicz, un portrait de l’ancienne patineuse Sarah Abitbol. Assis, pieds nus, patins à la main ; en arrière-plan, deux armoires à trophées regorgeant de coupes et de médailles accumulées par l’athlète, des Mondiaux aux Championnats d’Europe, dans les années 1990 et 2000.

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Et une phrase : “Ma grande victoire, c’est d’avoir parlé.” Sa plus grande victoire, la quadragénaire aujourd’hui remportée en janvier 2020, à 45 ans, lors de la sortie de son livre Un si long silence. Où elle révèle les viols subis entre 15 et 17 ans : «Tu étais mon entraîneur. Je venais d’avoir 15 ans. Et tu m’as violée. Il a fallu 30 ans pour que ma colère cachée se transforme en un tollé général. Vous avez détruit ma vie, Monsieur O, pendant que vous menez tranquillement la vôtre. Aujourd’hui, j’ai envie de balayer ma honte, de la faire changer de camp. Je sors de ce silence meurtrier et j’appelle toutes les victimes à faire de même.

Quand Sarah a parlé, j’ai compris que j’avais été violée

Quatre ans après le tsunami médiatique et politique déclenché par son discours, Sarah Abitbol poursuit son combat. Pour mettre fin au silence : “Depuis que j’ai parlé, des cas ont été signalés dans plus de 50 Fédérations.” “65 ans, aujourd’hui”ajoute Katia Palla, la directrice de l’association La voix de Sarah, créée par l’ancienne sportive de haut niveau pour sensibiliser, informer et lutter. Katia Palla, également ancienne patineuse de haut niveau. Victime du même entraîneur : “Quand Sarah a parlé, j’ai compris que j’avais été violée.” Une réalité qui touche tous les sports. Tous territoires : le 18 août 2023, la préfecture a signé un arrêté de retrait de la carte professionnelle d’un entraîneur du Soc, le club de basket de Carcassonne, faisant l’objet d’une enquête préliminaire ouverte pour viols et agressions sexuelles sur au moins deux joueuses de l’équipe féminine. ; la Fédération de basket-ball a, de son côté, décidé une mesure administrative conservatoire interdisant le renouvellement de la licence.

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Pour faire face au fléau, parmi les outils de l’association, cette exposition : « Nous voulions une exposition forte et grand public, car la sensibilisation n’a pas d’âge »précise Sarah Abitbol. Et des mots choquants : « Phrases de victimes ou entendues par les victimes. Des phrases fortes, qui peuvent résonner, qui pourraient déclencher la parole. L’un d’eux est de Sarah Abitbol : « Sous l’eau, mes larmes ne sont pas visibles.« Dans la visite guidée proposée au président du Département, Sarah Abitbol explique : « Je passais des heures et des heures sous la douche, ma mère se demandait ce que je faisais. J’ai chuté quatre fois par programme, alors que j’étais dans l’élite. J’ai rompu mon tendon d’Achille, premier élément révélateur d’un souvenir traumatique : mon corps a dit stop. Il existe des manifestations, des signes qui devraient inquiéter les parents : dans le comportement alimentaire, par rapport à l’école.

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Mais parce que la sensibilisation ne suffit pas, Sarah Abitbol et son association œuvrent également pour que le sujet soit repris par la classe politique. Ce jeudi 7 novembre, l’inauguration de l’exposition a été suivie d’une présentation de la loi du 8 mars 2024 : un texte porté au Sénat par l’élu audois Sébastien Pla, qui renforce les garanties de « l’honorabilité » des personnes. qui formera ou encadrera des mineurs. Dans la salle Gaston-Defferre, face aux représentants des comités sportifs et des clubs, c’est en duo que Sarah Abitbol et Sébastien Pla revoient les apports du texte. Précédé à la tribune par Hélène Sandragné qui rappelle que « La protection de l’enfance est une mission essentielle du Département. »

Plus nous parlons, plus nous donnons d’exemples, meilleur sera le sport

Une mission pour laquelle, précisera sa vice-présidente Chloé Danillon, « Nous recevons 1 500 signalements par an. 31 % deviennent des informations préoccupantes après enquête. Mais si nous avons le moindre doute, nous devons le signaler. ». Signal de combat, dans une pratique sportive qui « contribue à une mission éducative qui profite à l’ensemble de notre sociétérelaunched Hélène Sandragné. Mais c’est aussi le reflet de notre société et il a un côté sombre. »

Une face sombre que le cri lancé par Sarah Abitbol a contribué à mettre en lumière, en soulevant un pan d’une omerta vieille comme le monde. Avec la loi du 8 mars 2024, un outil de plus dans ce qu’Hélène Sandragné a appelé un « guerre contre une violence indescriptible ». Une arme législative qui, a insisté Sébastien Pla, doit permettre de « chasser en meute contre les prédateurs sexuels ». Avec un prérequis indispensable : “Plus nous parlons, plus nous donnons d’exemples, meilleur sera le sport.”

Quels résultats pour l’unité Signal-Sports ?

En 2020, suite à l’émoi déclenché par le discours de Sarah Abitbol, ​​la Ministre des Sports Roxana Maracineanu a créé la plateforme Signal-Sports, pour permettre aux pratiquants de signaler ces violences sexuelles qu’ils ont subies. Depuis le lancement de Signal-Sports, 1 284 personnes ont été mises en cause, donnant lieu à 624 mesures administratives, pour 1 800 signalements reçus ; 186 ont été signalées aux parquets et 303 mesures disciplinaires transmises au ministère par les fédérations. 90% des faits rapportés concernent des violences sexuelles, 81% des victimes sont des femmes, 77% des victimes étaient mineures au moment des faits et 37% des faits concernent des victimes âgées de moins de 15 ans. ans au moment des faits. Pour la seule année 2023, 377 personnes ont été mises en cause avec 710 signalements reçus : 293 étaient éducateurs sportifs et 15 avaient le statut d’agent public au moment des faits. Ces constats ont conduit les préfets à prendre 200 mesures administratives : 102 décisions d’urgence ; 74 mesures d’interdiction durable ; 24 notifications d’incapacité à la suite d’une condamnation pénale inscrites au bulletin no. 2 du casier judiciaire ou au FIJAISV (auteurs d’infractions sexuelles ou violentes).

Trois numéros sont à retenir pour les victimes : 119 « Enfance en danger », 39 19 pour les femmes victimes de violences et 30 18 « Non au harcèlement », pour les victimes de harcèlement et de violences numériques ; un signalement via la plateforme Signal-Sports est possible par email pour signalersportif@sportif.gouv.fr Une liste plus complète des acteurs est disponible sur le site du ministère des Sports.
 
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