Et si les agriculteurs retournaient dans la rue ? Un an après leur importante mobilisation, les désaccords persistent. Les Jeunes Agriculteurs et la FDSEA des Côtes-d’Armor sont particulièrement opposés à l’accord entre l’Union européenne et le Mercosur, le Marché commun du Sud qui regroupe le Brésil, l’Argentine, l’Uruguay, le Paraguay et la Bolivie, qui pourrait être conclu lors du G20 de Rio les 18 et 19 novembre, avant d’être ratifié par Bruxelles. Dans un communiqué adressé à la presse, les organisations syndicales ont appelé à « la fin immédiate de ces discussions » et ont annoncé avoir lancé une pétition « Stop au Mercosur ».
Des normes « beaucoup moins strictes que les nôtres »
« En permettant l’entrée massive de produits agricoles étrangers – 99 000 tonnes de bœuf, 180 000 tonnes de viande de volaille, 3,4 millions de tonnes de maïs et d’autres produits – l’accord du Mercosur ouvrirait notre marché à une production assujettie. à des normes environnementales et sanitaires beaucoup moins strictes que les nôtres : utilisation d’antibiotiques favorisant la croissance, manque de traçabilité, substances phytosanitaires interdites en Europe, manque de droits sociaux et déforestation », préviennent-ils.
« La Commission européenne, qui a récemment prôné un « dialogue stratégique » sur l’avenir de l’agriculture, ignore l’opposition des agriculteurs européens et de la société civile. Pire, il envisage la création d’un fonds d’indemnisation pour les agriculteurs concernés par l’accord, ce qui n’est rien de moins qu’une provocation ! Nos fermes ne doivent pas être sacrifiées pour des accords commerciaux à courte vue. Nous, Jeunes Agriculteurs et FDSEA des Côtes-d’Armor, refusons catégoriquement de voir bradé nos exploitations agricoles, notre agriculture durable et notre souveraineté alimentaire. »
