L’attractivité du département n’a pas que des avantages. La preuve à Gap, où de nombreux promoteurs extérieurs pensaient trouver des terrains bénis à une époque où ils étaient en difficulté dans leur secteur.
« Une terre bénie ? C’est l’idée qu’ils ont eue.rectifie François Koroloff, vice-président de la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI) Alpes, référent des Hautes-Alpes.
Promoteur de haute montagne depuis 25 ans, le président du groupe Pro & Immo d’Embrun connaît bien ce secteur. La surabondance de programmes à Gap, une quinzaine pour plus de 500 logements, a complètement bouleversé ce marché.
Des acheteurs perturbés
« Elle est dynamique, mais n’a pas la capacité d’absorber un tel volume. Nous préférerions être dans les bonnes années avec 60 à 80 logements par an »indique-t-il.
Avec l’augmentation du prix des matériaux, de la main d’œuvre et de la construction (« augmentation liée à des normes certes plus vertueuses mais plus coûteuses »selon lui), les nouveaux sont devenus plus chers.
Plus « Les prix à Gap varient aujourd’hui entre 3 500 et 5 000 € le mètre carré, un niveau jamais atteint. Cela perturbe les acheteurs et le marché au moment où celui de l’ancien est en déclin. »
Des prix plus élevés dans le nord
Le prix moyen du mètre carré neuf se situe entre 4 200 € et 4 400 € à Gap, autour de 4 500 € à Embrun et entre 4 400 € et 4 800 € à Briançon.
« Historiquement, il y a toujours eu une différence de prix lorsqu’on va vers le nord. + 5 % entre Gap et Guillestrois et + 5 à 7 % vers Briançon. Et ce, pour de multiples raisons : le niveau des structures en béton armé, les normes d’isolation thermique et de sismicité, les coûts de transport… il explique.
Les gares constituent un marché à part. En moyenne, le mètre carré se vend entre 5 500 et 6 000 € aux Orres.
Il coûte environ 6 000 € à Risoul/Vars et atteint des sommets à Serre-Chevalier (notamment à Monêtier-les-Bains), soit 8 000 € le mètre carré, voire 9 000 €.
Même en dehors des stations, les prix rendent très difficile l’accès des primo-accédants au marché du neuf en dehors des dispositifs d’aides comme le prêt social locatif (PSLA).
A moins de bénéficier d’un coup de pouce de ses proches comme ce jeune ouvrier de 19 ans qui a réservé un T2 de 45 m² sur le programme Arborescence (44 logements) dont la première pierre sera posée le 31 octobre.
«C’est notre plus jeune acheteur à Gap»slips François Koroloff.