12 et bientôt 13. La communauté de communes Cœur de Nacre (CDN) s’agrandit en 2026 avec un nouvel ajout : Bény-sur-Mer (Calvados). Le village de 450 habitants a décidé de déménager, quittant Seulles Terre et Mer (STM) pour son voisin plus à l’est. « C’est plus logique, nous avons plus d’expérience de ce côté-là. Les sorties et le shopping se font plutôt vers Courseulles et Douvres », confirment Iman et Loïc, deux habitants de Bény. Le conseil municipal de Courseulles vient de voter l’intégration de la localité, dernière pierre d’un accueil unanime.
Et pourtant, depuis 2017, Bény-sur-Mer est rattachée à Seulles Terre et Mer, la plus petite intercommunalité du Calvados avec un peu plus de 17 000 habitants. « Nous étions membres d’une communauté de communes qui a fusionné avec deux autres pour donner naissance à la STM », se souvient le maire, Hubert Delalande. Et Bény n’avait pas réussi à prendre la porte de sortie, se heurtant notamment au refus de la nouvelle communauté. Mais l’idée et les contacts ont toujours existé pour déplacer la commune, sorte d’appendice dépassant d’une bande composée de 27 autres communes de la terre à la mer.
La mairie de Bény a donc interrogé ses habitants sur leurs habitudes au quotidien. « 85 % sont favorables au passage à Cœur de Nacre », assure le maire. “Aller à la déchetterie de Creully-sur-Seulles, c’est dix à quinze minutes de plus que d’aller à celle de Courseulles (membre du CDN)», illustrent Carole et Thierry, à Bény. Le village a donc fait une nouvelle demande pour quitter sa communauté d’origine, déclenchant « un début d’année 2024 un peu houleux », regrette Thierry Ozenne, le président de la STM, non opposé au changement, mais bouleversé par « la précipitation : ça secoue et ça désorganise ».
Bény-sur-Mer souhaitait déménager en 2025. Impossible pour Seuleles Terre et Mer, évoquant notamment l’épineuse rédaction de son plan local d’urbanisme intercommunal (PLUI) : « Si Bény partait en 2025, soit avant la fin de la rédaction du le RAIN, tout le travail des 27 communes a été ruiné. Il aurait fallu tout recommencer. » « J’ai été choqué cet été lors d’un conseil communautaire », grince Hubert Delalande. Il a fallu trouver un compromis pour changer au 1er janvier 2026.» Un délai avancé par le préfet du Calvados, qui est intervenu en médiation. L’édile de Bény voit aussi la difficile séparation des considérations financières. Ce que tend à confirmer Thierry Ozenne : « Le Bény, c’est 2 % de notre chiffre d’affaires. Cela n’a l’air de rien, mais dans le contexte actuel, c’est important. Nous perdrons des revenus, sans pour autant diminuer nos dépenses. »
Il reste désormais un an pour « apaiser » le climat, aux dires de tous. Et préparez l’arrivée du village à Cœur de Nacre (CDN). Le maire a déjà été invité aux réunions de sa future intercommunalité. Le transfert permettra aux habitants de Bény-sur-Mer “d’accéder dans les mêmes conditions à nos équipements culturels et sportifs que nos résidents, ainsi qu’à la déchetterie de Courseulles ou d’intégrer notre service de collecte des déchets ménagers”, énumère le président de CDN, Thierry Lefort, qui promet que cette « jolie ville aura un rôle à jouer avec ses atouts, comme ses capacités hôtelières ». D’ici là, il reste encore des détails à régler, comme la participation de Bény-sur-Mer au fonctionnement de l’école, regroupée avec deux autres municipalités dont l’une est toujours membre de la STM. Seuleles Terre et Mer qui devra se pencher sur la nouvelle répartition du remboursement des 7 millions d’euros investis pour ses centres de santé. À 27 communes, non plus 28.