Après l’échec de la Coupe du Monde en France il y a un peu plus d’un an et un Tournoi des 6 Nations 2024 mitigé, le XV de France entame un nouveau cycle en cette fin d’année. Un cycle et un calendrier qui doivent amener tout le monde en Australie, en 2027. Ce premier test d’automne, contre le Japon (samedi 9 novembre à 21h10), marque le début de cette nouvelle histoire avec un groupe France régénéré.
D’un ballon arraché au Stade de France à un penalty de dernière minute à Lyon contre l’Angleterre, le XV de France a alterné le chaud et le froid dans son opération rédemption après l’échec de la Coupe du monde à domicile, en 2023. À peine plus d’un an après de ce France-Afrique du Sud, les souvenirs sont intacts, la frustration encore quelque part en eux, et en nous.
Fabien Galthié et ses joueurs n’ont eu de cesse de rappeler qu’ils avaient appris que cette cicatrice devait mettre du temps à cicatriser. Depuis, il semble que ce soit le cas. Le dernier Tournoi des 6 Nations n’en a pas été la preuve. Cette tournée d’automne doit l’être. Il faudra s’appuyer sur le Japon, la Nouvelle-Zélande puis l’Argentine pour fixer le nouveau cap du projet Australie-2027. Parce que le rêve n’a pas changé. Fabien Galthié et les siens veulent toujours être champions du monde. Et le voyage de trois ans qui les mènera à l’autre bout du monde commence ce samedi, contre le Japon, au Stade de France (21h10).
Une génération renouvelée
Ce nouveau parcours prend même des allures de nouveaux chapitres, avec des visages relativement nouveaux, qu’on n’avait pas l’habitude de voir il y a quelques mois avec le maillot du coq en match. C’est sans doute l’un des enseignements tirés de la deuxième place du Tournoi des 6 Nations 2024. Jeunesse et insouciance ont permis aux Bleus de bien terminer un Tournoi qui avait mal débuté. Pour ce premier test en novembre, tout le monde n’est pas là. Mais l’esprit est le même. Emilien Gailleton, Yoram Moefana, Tevita Tatafu sont titulaires, Gaël Fickou est sur le banc, Charles Ollivon et Romain Taofifenua sont hors du groupe… La jeunesse a été préférée à l’expérience pour repartir sur ce nouveau cycle, et effacer les traumatismes de la Coupe de le monde et une tournée estivale cauchemardesque en Argentine. “Nous comptons sur eux quoi qu’il arrive (les cadres), nous avons besoin de leurs expériences pour voyager sur cette vision à trois ans. Mais il faut qu’ils soient capables de se régénérer pour continuer à progresser et ne pas stagner. »a confié Fabien Galthié en annonçant la composition de son équipe.
L’histoire nous dira si ce cycle est celui de la dépossession, de la reprise de possession, de l’intensité combattue ou poursuivie. Mais quoi qu’il arrive, c’est une génération qui doit prendre le pouvoir et s’approprier le projet France. On parle toujours de la génération Dupont, parce qu’il est le capitaine et parce qu’il est de retour. Mais dans cette génération « Dupont 2.0 », chacun doit encore faire ses preuves. “Il n’y a pas de zone de confortinsiste l’entraîneur français. Je parlerais plutôt de continuité et d’émulation.
Eddie Jones : « A l’attaque des attaquants français »
Et le Japon semble être un adversaire idéal pour tester cette émulation. Nettement plus fort sur le papier, face à une équipe japonaise renouvelée par le sélectionneur Eddie Jones, avec seulement 10 joueurs ayant participé à la dernière Coupe du monde, et moins expérimentée avec deux joueurs évoluant en Europe (Naoto Saito à Toulouse, et Tevita Tatafu à Bordeaux), le XV de France doit utiliser cette supposée supériorité pour se rassurer. Surtout depuis qu’Eddie Jones a annoncé qu’il voulait « attaquer les attaquants français ». Il faudra donc montrer les muscles. Prouvant une fois de plus que la France est une nation qui fait peur à tout le monde.
Car derrière elle, la Nouvelle-Zélande se profile. Le vrai problème est même là. Ce groupe de France veut préparer au mieux cette réception, samedi 16 novembre. Pour montrer que l’incroyable équipe d’il y a trois ans qui a battu les All Blacks en inscrivant 40 points, avant de réaliser le Grand Chelem 2022 est toujours là. Il ne demande qu’à ressusciter avec de nouvelles certitudes. Et ce groupe renouvelé doit lui redonner vie. Ce samedi, ce groupe a des points à gagner, avant de s’affirmer face à des adversaires d’un calibre supérieur. Et si la France s’en sort brillamment en novembre, elle sera redevenue ce qu’elle était. Celui qui est le favori de chaque match et de chaque grand tournoi. L’équipe de France compte trois matches pour montrer qu’une grande équipe ne meurt jamais. Et cela commence avec le Japon.