l’offensive présidentielle contre Poutine et l’extrême droite

l’offensive présidentielle contre Poutine et l’extrême droite
l’offensive présidentielle contre Poutine et l’extrême droite

Une demi-heure pile, l’heure tenue par Emmanuel Macron face à Gilles Bouleau (TF1) et Anne-Sophie Lapix (France 2) dans le cadre magnifique de l’Abbaye-aux-Hommes, à Caen. En tout cas, le carillon très sonore a joué son rôle de maître du temps. Un chef d’État doit-il prendre la parole trois jours avant les élections européennes ? « Oui, c’est mon rôle de Président de la République. « Au-dessus du combat ? « On verra si je suis au dessus, en dessous, à l’intérieur, je pense que je suis au dessus. »

Marine Le Pen ne sera sans doute pas du même avis car, à l’issue de l’entretien, le RN était la cible principale du président. En 2019, le RN devançait de peu la liste macroniste. « Mais, explique le président, l’extrême droite n’était pas si forte autour de nous à l’époque. » Avec une extrême droite forte capable de jouer la minorité de blocage, prévient-il, « il n’y aurait pas eu l’Europe des vaccins, il y aurait eu la distribution de chloroquine ou de vaccin Spoutnik, il n’y aurait pas eu non plus le plan de relance ». » assure Emmanuel Macron. « L’Europe n’a jamais été aussi menacée », ajoute-t-il, refusant de commenter les sondages ou de se lancer dans de la politique-fiction : dissolution, changement de Premier ministre, élargissement de la majorité. “Je crois aux élections, mais j’entends toujours les messages”, a-t-il déclaré en appelant les Français à voter ce dimanche. Ce qu’il fera lui-même reste à deviner.

Mirage 2000-5 à Kyiv

L’Ukraine pourrait-elle adhérer à l’Union ? « Elle doit d’abord mener des réformes pour s’ancrer à l’Europe, ce n’est pas pour demain. » La porte n’est de toute façon pas fermée. La guerre à l’est du continent a occupé une bonne partie de l’interview télévisée. Avec cette annonce majeure : la France va remettre des Mirage 2000-5 à Kiev, sans en préciser le nombre, et fournir des entraîneurs. D’une durée de six mois, cette formation devrait débuter cet été et se déroulera en France.

En tout cas, le président français écarte le risque d’escalade évoqué par les journalistes et une partie de la classe politique. Pour lui, il ne faut pas tomber « dans le piège de Poutine ». C’est lui qui a envahi l’Ukraine, qui la viole et qui commet des crimes de guerre. “C’est la Russie qui a trahi le message de Libération mais nous ne sommes pas en guerre contre les Russes”, souligne-t-il pour justifier a posteriori la présence de Vladimir Poutine aux cérémonies de 2014, même quelques mois après l’annexion de la Crimée.

Avec ce nouvel équipement, les Ukrainiens pourront-ils frapper en Russie ? “C’est depuis la Russie que sont tirés les missiles”, rappelle le chef de l’Etat. « La limite est fixée par les Russes, ce sont eux qui ont attaqué. La paix ne peut pas être la capitulation de l’Ukraine, elle ne serait pas une paix durable, elle reconnaîtrait le fait accompli et la loi du plus fort. Qui nous dit que la Russie s’arrêtera là ? Si les Alliés ne s’étaient pas mobilisés, l’Ukraine serait déjà un satellite russe. »

Quant à l’envoi de formateurs français en Ukraine : « Pas de tabou. Une formation sur place est demandée par les Ukrainiens, nous déciderons en coalition. »

Emmanuel Macron a également confirmé qu’un Français avait été arrêté à Moscou. “Il ne travaille pas pour l’Etat français mais pour une ONG suisse fondée par Kofi Annan, l’ancien secrétaire général de l’ONU”, précise-t-il, pour dissiper les fausses informations russes. Et les différentes menaces du Kremlin ? « Nous sommes organisés pour faire face à tous les risques. »

« Quelle Palestine ? Celle du Hamas ? »

Emmanuel Macron s’est enfin exprimé sur Israël et Gaza. D’abord pour que Benyamin Netanyahou reste l’interlocuteur de la France. « Il est tout à fait légitime et aucun mandat d’arrêt n’a été lancé contre lui. Il y a un travail diplomatique essentiel. » Tout en rappelant que la France est l’un des premiers pays à avoir prôné la coexistence pacifique de deux États israélien et palestinien, Emmanuel Macron a précisé « qu’il n’était pas raisonnable de le faire maintenant. Quelle Palestine ? Celui du Hamas et des tunnels ? Nous ne reconnaissons pas un pays sur la base de l’indignation.»

Tout en se disant « désemparé » par les images de Gaza et le sort des otages français dont on est toujours sans nouvelles, le président a prôné un débat politique apaisé. « Oui à la passion, mais avec respect. »

Nul doute que les réactions à son interview seront passionnées. Respectueux? C’est à faire.

 
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