Ouest de la France et l’Ifop lancent un nouveau baromètre mensuel « politique et territoires ». Frédéric Dabi, directeur opinion générale de l’Ifop, présente ce nouvel outil.
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Quelle est l’histoire de ce baromètre ?
Il s’agit d’un « baromètre exécutif », que nous avons initialement conçu pour Paris-Match. Le but était de connaître l’opinion – positive et négative – des Français sur l’action du Président, du Premier ministre, et voir comment elle évolue en fonction de l’actualité. La première mesure remonte à décembre 2003. Entre 2012 et le printemps 2024, elle est devenue le baromètre Ifop Fiducial. Paris Match Sud Radio. Nous le reprenons avec Ouest de la Franceen le faisant évoluer.
Avec de nouvelles questions ?
Une dimension locale, de proximité, a été ajoutée, qui n’existe pas dans ce type de baromètre. Personne ne demande aux personnes interrogées si elles pensent que le Président ou le Premier ministre « se soucie de tous les territoires de notre pays ». Ni quelles sont les principales préoccupations des Français » ici, dans ta ville ». Ou qui, parmi les hommes politiques, comprend ou ne comprend pas la vie des citoyens ? dans tous les territoires ». Notre jugement sur l’état du pays dépend cependant de ce que nous vivons là où nous nous trouvons. Mélanger les deux dimensions – nationale et locale – permet de voir les choses différemment. C’est un vrai plus.
« Un échantillon représentatif »
Qui allez-vous interviewer chaque mois ?
Près de 1 500 personnes, réparties sur l’ensemble de l’agglomération. Un échantillon représentatif de cette taille constitue une sorte de « mini France » dont on peut tirer des résultats significatifs par sexe, âge, catégorie sociale, profession ou proximité politique, mais aussi par région ou type de ville de résidence. On peut extraire les réponses des habitants des zones rurales, par exemple, ou du Grand Ouest, et les comparer avec l’ensemble de la population.
Que mesurera ce nouveau baromètre au fil du temps ?
Les vingt années de données dont nous disposons grâce à l’ancien baromètre nous permettront de faire de nombreuses comparaisons. On pourra voir si Emmanuel Macron fait mieux ou moins bien que François Hollande ou Nicolas Sarkozy au même stade de leur quinquennat, ou que lui-même par rapport à son premier mandat. Sa cote de popularité n’a quasiment pas évolué entre mars 2020 et mars 2022. Elle s’est nettement dégradée en 2023, avec la réforme des retraites. Les résultats dont nous disposons aujourd’hui confirment que la dissolution l’a fait chuter encore beaucoup plus bas…
Depuis l’élection présidentielle de 2022, Ouest de la France Il est interdit de publier des sondages sur les intentions de vote dans les trois mois précédant une élection. Ce baromètre n’en est pas un ?
Non, cela n’a rien à voir. Je rappelle qu’Emmanuel Macron ne pourra pas se représenter en 2027. Michel Barnier ne souscrit pas non plus à cette perspective. Le baromètre couvre à la fois l’action des politiques à un moment donné et les préoccupations des Français au quotidien. Les intentions de vote ne sont pas évaluées sur ce type de questions, ni sur ce type de données.