Dix personnes du Mouvement de défense des agriculteurs familiaux (Modef) se sont rassemblées devant la préfecture de Tulle ce vendredi 8 novembre. Le but : dénoncer « la mort du paysan » et faire entendre leurs revendications.
En cette matinée ensoleillée, dix manifestants du Modef se sont rassemblés devant les portes de la préfecture de Tulle ce vendredi 8 novembre. « Nous ne sommes pas nombreux, mais ce n’est pas ce qui compte : c’est le message qu’on veut faire passer qui est important, » souligne Fabien Marcilloux, président de Modef de Corrèze.
Mobilisation de la Coordination Rurale la veille
La veille au soir, une quarantaine d’agriculteurs de la Coordination rurale (CR) se sont rassemblés au même endroit pour dénoncer la mort de l’agriculture. Les manifestants avaient déposé des bougies et des chrysanthèmes en cercle devant les portes de la préfecture.
prime Une veillée funéraire de la Coordination rurale de Corrèze pour marquer « la mort de l’agriculture » et l’opposition au Mercosur
Ce matin, rien. Tout a été supprimé. Mais pour les agriculteurs, pas question de baisser les bras. La Modef corrézienne a donc déposé devant les grilles un faux cercueil enveloppé dans des sacs poubelles. « La mort des familles paysannes » y est écrit.
Rémunération insuffisante
Un symbole fort, mais réaliste selon les manifestants du jour. « Les promesses du gouvernement n’ont pas été tenues », déplore Sophie Bezeau, directrice de la Modef. « Nous nous battons pour que nos agriculteurs aient un revenu digne. Aujourd’hui, nous ne pouvons pas gagner notre vie. “Comment installer les jeunes agriculteurs si on n’a pas d’encadrement ?”, ajoute le président de la Modef de Corrèze.
Le Mercosur, c’est la mort assurée des exploitations familiales. Nous aurons de la viande pourrie avec des hormones.
Parmi les autres revendications des manifestants : l’accord entre l’Union européenne (UE) et le Mercosur, l’alliance économique de plusieurs pays d’Amérique du Sud, pour la libre circulation des biens et des services.
Ce partenariat n’est pas encore ratifié, mais il inquiète déjà les agriculteurs, qui craignent que des produits sud-américains ne répondant pas aux normes européennes soient importés d’outre-Atlantique. «C’est la mort assurée des exploitations familiales [si l’accord est signé, n.d.l.r.]fustige Fabien Marcilloux. Nous aurons de la viande pourrie avec des hormones.
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Rencontre avec le préfet
Les manifestants réclament entre autres un « prix rémunérateur », davantage d’aides en cas de maladie dans les fermes, une brigade des loups plus importante en haute Corrèze… Modef a été reçu par le préfet de Corrèze pour entendre sa voix. Les manifestants préviennent : « si rien ne se passe, nous intensifierons le mouvement ».
Samuel Purdy