Quelle est la différence entre la météo et le climat ? Loin d’être synonymes, ces termes désignent des phénomènes bien différents. « La météo correspond à la météo au jour le jour », résume Myriam Topa, prévisionniste à Météo-France Bordeaux-Aquitaine. « Le climat repose sur des échelles de temps beaucoup plus longues. Quand on dit que le climat change, on parle de températures moyennes tout au long de l’année, qui sont plus élevées. S’il y a un épisode de grand froid cet hiver, et qu’il fait moins 10 degrés partout, cela ne change rien. »
En attendant ce scénario possible, l’automne semble particulièrement doux dans le Lot-et-Garonne. Or, en octobre, les températures étaient certes supérieures aux normales de saison, mais pas « de manière significative », explique Myriam Topa. « Les moyennes d’octobre pour une journée complète sont d’environ 16 degrés ; en 2024, nous les dépasserons d’un degré. Pour les maximums, les moyennes sont de 20 degrés ; nous en sommes très proches. Nous sommes plus élevés sur les températures minimales : habituellement, elles se situent entre 10 et 12 degrés, nous sommes en moyenne 2 degrés de plus cette année. »
Il est encore trop tôt pour parler de novembre, précise le météorologue. Néanmoins, les températures maximales du premier week-end étaient de quatre à cinq degrés supérieures à la moyenne.
73 mm d’eau en vingt-quatre heures
Les données les plus remarquables concernent les précipitations. « Le Lot et Garonne en comptait 1,7 fois plus », chiffre le prévisionniste. « Nous avons eu 100 à 120 mm de pluie, répartis sur une dizaine de jours. Alors que la moyenne est de 66 mm pour octobre. » L’épisode orageux et pluvieux du 17, pour lequel le Lot-et-Garonne a été placé en vigilance orange, y a contribué. Selon les relevés de l’établissement public, il est tombé 55 mm à Agen en vingt-quatre heures, 44,7 à Villeneuve et 73 à Prayssas, qui a reçu le prix de 47.
Pouvons-nous relier ces données au changement climatique ? De manière générale, et pas spécifiquement dans le Lot-et-Garonne, « on peut s’attendre à connaître des automnes, et toute autre saison, avec des températures plus élevées », explique le météorologue. « En conséquence, les précipitations peuvent être plus fortes, car lorsque l’atmosphère se réchauffe, elle peut stocker plus d’eau. » Il pleut donc en plus grande quantité. Une tendance qui est « l’un des effets du changement climatique ».
Newsletters régulières
Parmi ses missions, la salariée de Météo-France conseille. Dans le 47, ses principaux clients sont le Département, la SCNF et les gestionnaires d’autoroutes. Ces deux derniers sont les plus importants. « Chaque jour, nous leur envoyons des bulletins à heures régulières pour les informer de la situation météo et de son évolution », explique Myriam Topa. Ils peuvent aussi nous appeler. Ils le font surtout lorsqu’il y a des épisodes potentiellement dangereux. L’autoroute est par exemple très sensible à la neige. Si on anticipe un risque de chute, on sait que [les gestionnaires] nous appelleront parce qu’ils ont besoin de savoir s’ils doivent saler la route et où. »