MMercredi soir à Las Vegas – ce jeudi matin en France, en raison du décalage horaire – s’est tenue la cérémonie 2024 des 50 meilleurs restaurants du monde. Dévoilé chaque année depuis 2002, ce classement récompense, comme son nom l’indique, les 50 meilleurs restaurants du monde aux yeux de ses électeurs, un collège de plus de 1 080 fins palais, composé d’un tiers de chefs et restaurateurs, d’un tiers de journalistes et un tiers de gourmets éclairés.
Après le couronnement, en 2023, de la Centrale de Virgilio Martínez au Pérou, à Lima, c’est Disfrutar, du trio Oriol Castro, Eduard Xatruch et Mateu Casañas, qui a été récompensé cette année. Dans le top 50, on compte quatre restaurants français, dont la Table de Bruno Verjus (Paris 12e), qui monte sur la troisième marche du podium, la meilleure place pour un établissement français depuis la victoire du Mirazur de Mauro Colagreco, situé à Menton, en 2019.
Bruno Verjus, autodidacte devenu chef multi-récompensé
Avant d’ouvrir Table en 2013, Bruno Verjus n’avait jamais exercé le métier de chef. Celui qui fêtera bientôt ses 65 ans a eu plusieurs vies – étudiant en médecine, entrepreneur en Chine, photographe, journaliste culinaire, écrivain – avant d’ouvrir son restaurant. Initialement positionnée sur un registre bistronomique, Table monte progressivement en gamme, remportant une première puis une deuxième étoile au Guide Michelin.
Le lieu reste néanmoins décontracté, fréquenté par une cohorte de fidèles venus du monde entier. Lesquelles viennent côtoyer la cuisine pure de Bruno Verjus, entièrement tournée vers les produits d’exception qu’il déniche avec passion depuis des années. Parmi ses plats signatures, le homard de l’île d’Yeu, terre qu’il a découverte enfant et pour laquelle il a un profond attachement, servi presque cru, a fait pleurer plus d’un, tout comme la tartelette chocolat-caviar, un petit chef-d’œuvre de pâtisserie mi-gourmand, mi-décadent.
Septime, Plénitude et L’Arpège dans les 50 meilleurs restaurants du monde
Table n’est pas le seul représentant français dans le classement « 50 Best ». Septime (Paris 11e) termine aux portes du top 10, à 11e place, le meilleur classement de ce lieu bien connu des épicuriens, 24e l’année dernière. Depuis son ouverture en 2011, son chef, Bertrand Grébaut, est l’un des porte-étendards d’une haute cuisine contemporaine décomplexée.
Au 18e A la place, on retrouve Plénitude, le restaurant de l’hôtel Cheval-Blanc à Paris, pour lequel Arnaud Donckele, chef à l’univers hors du commun, a décroché trois étoiles en 2022, six mois seulement après son ouverture. Dans la salle à l’ambiance cosy mais animée du restaurant, Arnaud Donckele sert une cuisine virtuose, empreinte de poésie, où les sauces, servies séparément, jouent un rôle aussi important, sinon plus, que le plat qu’elles accompagnent. La prestation remarquable, orchestrée par Alexandre Larvoir, a été décorée d’un Art of Hospitality Award 2024 par les équipes des « 50 Best ».
Enfin, Alain Passard, le roi des légumes, qui nous a récemment livré quelques recettes exclusives, se classe 45e.e pour L’Arpège (Paris 7e). Même s’il mérite clairement une place bien plus haute, c’est un retour au palmarès gagnant pour ce grand chef, l’un des rares à ne jamais s’être éloigné de son restaurant. Il possède également un grand fan club, dont fait partie un certain… Bruno Verjus.
On peut parler d’une bonne année pour la France, qui compte cinq autres établissements figurant dans le top 100 :
- Le Doyenné (Saint-Vrain, 91), qui entre directement au 70e lieu,
- Flocons de sel d’Emmanuel Renaut (Megève, 74), au 76e lieu,
- La Grenouillère d’Alexandre Gauthier (La Madelaine-sous-Montreuil, 62), à 77e lieu,
- Alléno Paris au Pavillon Ledoyen (Paris 8e), à 79e lieu,
- Céto (Roquebrune-Cap-Martin, 06), à 85 anse lieu.
Cerise sur le vrai gâteau : la pâtissière Nina Métayer, déjà élue meilleure pâtissière du monde en 2023 par l’Union internationale des boulangers et pâtissiers, a été sacrée ce soir meilleure pâtissière du monde par les « 50 Best ».
