Le portique d’un skatepark inauguré en septembre en Savoie à Saint-Jean-de-Maurienne a été démonté à la demande de la mairie deux jours après son inauguration. Il parlait du camp de concentration d’Auschwitz en Pologne. Ses créateurs plaident la « blague ».
Un portique de skatepark rappelant celui du camp de concentration d’Auschwitz a été démantelé à Saint-Jean-de-Maurienne, en Savoie, rapportent France 3 et Le Dauphiné Libéré. Il a été dévoilé en septembre, comme le montrent les photos du groupement interprofessionnel Skatepark de France.
Selon le Dauphiné Libéré, la mairie a ordonné son retrait deux jours après l’inauguration. « Nous avons résolu le problème le plus rapidement possible. Il n’y a pas de sujet, on ne peut pas prendre le risque de blesser les gens”, a déclaré à France 3 Philippe Rollet, maire de Saint-Jean-de-Maurienne, qui dit avoir découvert le portique le jour de l’inauguration.
Environ 1,1 million de déportés sont morts dans le camp de concentration et d’extermination d’Auschwitz en Pologne entre 1940 et 1945, dont plus d’un million de Juifs.
Le chef de projet plaide la « blague de mauvais goût »
Le chef de projet de construction de ce skatepark, Jérémy Durand, a reconnu dans une publication Facebook que ce portique était une allusion à ceux des camps de concentration et a plaidé pour un détournement venant de « la plaisanterie (de mauvais goût, je vous l’accorde) . ) ‘Skaten macht free'”.
Il admet que c’est « une blague que nous n’aurions jamais dû faire » et s’excuse « auprès des personnes qui ont été sincèrement offensées », fustigeant toutefois « tous les haineux et autres bien-pensants d’Internet ». La construction portait enfin l’inscription « Yachting Club Mauriennais », le nom du groupe derrière ce skatepark.
Dans son texte, Jérémy Durand assure ne pas vouloir glorifier le nazisme : « utiliser l’iconographie nazie ne fait pas de vous un nazi, ni que vous en faites la promotion ».
« Le skateboard vous rend libre. Je ne vois pas ce qui ne va pas », a également déclaré à France 3 Thierry Laporte, président de l’association Skate and Create de Saint-Jean-de-Maurienne.
Celui-ci a été construit lors d’un « projet participatif », selon son site, avec l’aide de bénévoles. « Nous connaissons le monde du skateboard qui est souvent provocateur. Mais je dois dire que je n’ai jamais entendu de remarque antisémite de la part (des participants au projet). Personne n’a jamais été refusé sur le chantier», a assuré le maire Philippe Rollet.