revivez l’entretien avec Anthony Gavend

revivez l’entretien avec Anthony Gavend
revivez l’entretien avec Anthony Gavend

Anthony Gavend, fondateur de Shield Robotics, était l’invité de ce Lausa #5. Crédits photos : La Flamme Studio

Ce mardi, Placéco Landes organisait son cinquième événement de réseau, en partenariat avec Attractivité landaise : Laüsa – qui signifie étincelle en gascon. Après le Colonel Gilles Chanut et Arthur Laborde, c’est cette fois Anthony Gavend, fondateur de Shield Robotics qui est venu raconter son parcours un peu atypique, mais aussi évoquer ses projets et les objectifs qu’il se fixe.

En entrant dans votre atelier, vous avez l’impression de découvrir le laboratoire du docteur Emmett Brown, dans Retour vers le futur. Quel est votre cœur de métier au sein de Shield Robotics et quel a été votre parcours ?
J’ai quitté le lycée à 17 ans et je suis allé travailler dans le bâtiment. Je me suis formée pendant deux ans pour pouvoir financer ma première entreprise. Et puis après, j’ai continué sur cette voie jusqu’à atteindre aujourd’hui une dizaine d’entreprises. J’ai un centre de recherche, Shield Robotics, et un groupe : Evotech, qui existe depuis plus de dix ans et qui est ma ligne directrice. Je l’ai suivi avec pour objectif, dès le départ, de m’amuser en créant. C’est ce qui m’a permis de créer de nombreux projets qui me plaisent, liés à la tech, à la création de drones ou encore d’appareils qui peuvent sauver des vies. Au cours de ma carrière, j’ai été très connu pour les drones de sauvetage. Je suis l’inventeur de cet objet que j’ai développé en 2016. Beaucoup en ont entendu parler car c’est un appareil qui a fait rayonner les Landes à travers le monde. Aujourd’hui, 18 pays ont adopté cette invention. C’est aussi ce qui m’a toujours guidé : pouvoir proposer une technologie qui a du sens et qui n’est pas uniquement destinée au gain financier.

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Une technologie développée à l’échelle nationale

Quels ont été les projets marquants tout au long de votre carrière ?
Je veux parler d’un projet récent, un appareil qui est encore en phase de test. Il s’agit d’un projet de turbine électrique. Nous travaillons actuellement sur l’électrification des systèmes de propulsion. A ce sujet, nous avons été contactés par le quintuple champion du monde de wingsuit, Vincent Descols. Pour ceux qui ne connaissent pas la Wingsuit, c’est une combinaison d’écureuil qui permet d’effectuer des vols planés, depuis une falaise par exemple. Avec mon équipe, nous avons imaginé un dispositif électrique qui est associé à ce type de combinaison et permet de propulser celui qui le porte dans les airs. Nous avons effectué un vol d’essai il y a un an. Un vol qui a été concluant et qui nous a permis de déterminer que notre appareil est fonctionnel. Depuis, il est testé régulièrement, dans le but d’être amélioré. C’était un très gros projet pour nous. Lorsque nous l’avons lancé, beaucoup de gens pensaient que ce n’était pas possible. Il y avait beaucoup de gens septiques. Aujourd’hui, nous allons passer à une V2 bien plus puissante que ce que nous avions imaginé. C’est donc une satisfaction pour moi et mes équipes.

En parallèle de ce projet, vous avez également d’autres dispositifs en développement et des clients assez variés, comme le ministère de l’Intérieur. Quels sont-ils ?
Aujourd’hui, nous effectuons également de nombreuses recherches pour l’Armée, ainsi que pour des groupes à dimension nationale ou internationale comme Safran ou Thales. Nous sommes spécialisés dans la robotique au sens large : il peut s’agir d’appareils qui roulent, volent, flottent et, plus récemment, se déplacent sur des jambes mécaniques. Ce sont de petits chiens robots capables de s’adapter à leur environnement. Il y a un an et demi, nous avons décidé de créer une machine qui serait utilisée pour le déminage. Le ministère de l’Intérieur, au début, était très sceptique et finalement, depuis six mois, c’est officiel, nous allons équiper trois sites olympiques de ce système. Les démineurs ont désormais adopté cette technologie qui peut ensuite être développée à l’échelle nationale puis internationale. Et c’est une fierté de dire que c’est ici, au fin fond des Landes, dans les locaux de Domolandes, que nous parvenons à créer des machines qui ont un impact un peu partout dans le monde.

Interdire les heures supplémentaires

Pour y arriver, vous vous êtes entouré d’une équipe de plus en plus nombreuse. Comment as-tu évolué ?
En fait, je n’ai jamais été seul. J’ai mis tout cela en relation avec une personne qui est souvent dans l’ombre : mon frère. C’est quelqu’un qui n’aime pas forcément être sous le feu des projecteurs. Mais il faut savoir qu’il m’a accompagné et m’a énormément soutenu tout au long de tout ça. Nous avons uni nos forces il y a maintenant plus de dix ans et c’est pour moi un pilier très important. Aujourd’hui, l’équipe qui m’entoure est composée de 16 personnes. Nous avons de multiples compétences et chacune a une importance clé et une réelle valeur à apporter à l’entreprise. C’est la base du management que j’ai souhaité mettre en place, un management centré avant tout sur les valeurs humaines.

Qu’est-ce que cela signifie en pratique ?
En plus d’être innovant, je souhaitais également être innovant dans la manière de travailler au sein de cette entreprise. Je ne voulais pas faire travailler mes ingénieurs sur de longues plages horaires. Mon idée était au contraire d’interdire les heures supplémentaires, dans le but de les motiver à revenir le lendemain. Ensuite, j’ai proposé de mettre en place la semaine de quatre jours. C’était il y a plusieurs années et depuis, personne ne veut y retourner je ne pense pas. Aujourd’hui, on constate qu’on n’a pas forcément gagné en productivité, mais eux, les salariés, ont tout gagné puisqu’ils ont désormais un équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle. Et c’est une des valeurs que je souhaite défendre. Je me suis également assuré d’avoir la parité hommes-femmes au sein de Shield Robotics. C’est important pour moi d’avoir à mes côtés des femmes entrepreneures, au même titre que les hommes, et qui gagnent un salaire égal.

Anthony Gavend en a profité pour présenter son chien robot. Crédits : La Flamme Studio

 
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