“On se sent trahi !« C’est le sentiment des élus de Maurienne qui se sentent floués par la direction de la Croix-Rouge. Ils ont appris en novembre dernier qu’Albaron, le centre national de formation de la Croix-Rouge à Modane allait fermer. Une fermeture annoncée prochainement, initialement pour cet été. Depuis, ils n’ont cessé de se mobiliser pour sauver cette structure qui existe depuis plus de 40 ans.
Plus de 40 000 personnes formées
Elle a formé plus de 40 000 personnes aux premiers secours, au travail humanitaire et même aux pisteurs de nos stations de ski. Elle a également accueilli des milliers d’enfants en vacances à la montagne. La Croix-Rouge avance un déficit chronique et un bâtiment vieillissant comme raisons de sa fermeture. Contactée ce mercredi, la direction ne nous a pas encore répondu.
Depuis janvier, les élus de Maurienne s’activent pour trouver des solutions et chercher de nouvelles recettes. Ils ont lancé des études pour voir comment rentabiliser ce centre. “Nous avons réussi à générer 200 000 euros de chiffre d’affaires en plus, ce qui correspond approximativement au déficit de la structure, ce qui lui permettrait d’atteindre l’équilibre.», explique François Chemin. Le maire de Fourneaux et conseiller régional regrette que cela ne suffise toujours pas à décider la Croix-Rouge à faire marche arrière.
“C’est notre patrimoine qui disparaît”
La disparition de l’Albaron serait un très mauvais signal envoyé, estiment les maires de la vallée soutenus par la députée Emilie Bonnivard qui a écrit au directeur général pour faire valoir leurs arguments. Jean-Claude Rafin, le maire de Modane est amer, et espère toujours qu’une solution sera trouvée pour éviter la fermeture : «Pour nous cela représente 40 ans d’activités, c’est le patrimoine de la commune qui disparaît, des milliers de personnes ont été formées, c’est une sorte de cri du cœur. C’est toujours le centre national de la Croix Rouge !« .
Son collègue de Fourneaux, François Chemin revient sur l’importance de ce centre : « Par exemple, viennent ici des moniteurs de ski ou des pisteurs secouristes qui effectuent une reconversion obligatoire dans le cadre de leurs fonctions. Il y a aussi des ouvriers du chantier Lyon-Turin qui viennent se former à la sécurité. Nous avons également eu ici la formation des secouristes pour les JO de Paris« .
Les besoins de Lyon-Turin et des JO 2030
Et François Chemin rappelle la perspective des Jeux Olympiques de 2030 à venir dans les Alpes françaises : «Demain, les volontaires des Jeux Olympiques doivent être formés à Albaron et cela doit devenir un centre de référence ! Tous ces gens qui viennent chez nous font vivre le territoire. S’il ferme, ce sera encore une fois une recentralisation vers Paris et une désertification des zones rurales.« .
Un plan de sauvegarde de l’emploi est en cours. Plusieurs autres centres de la Croix-Rouge en France sont concernés par des projets de fermeture, notamment en région parisienne. A Modane, une dizaine de salariés sont concernés. Certains sont présents à l’Albaron depuis presque son ouverture, il y a plus de 40 ans.
Isabelle Gaudin
