Qu’est-ce que Spider, une étude pour comprendre la prolifération des araignées de mer sur nos côtes ?

Qu’est-ce que Spider, une étude pour comprendre la prolifération des araignées de mer sur nos côtes ?
Qu’est-ce que Spider, une étude pour comprendre la prolifération des araignées de mer sur nos côtes ?

Par

Sébastien Lucot

Publié le

6 novembre 2024 à 19h11

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Araignée, pour araignée. Mais aussi pour le Suivi des Populations d’Araignées de Mer dans le Golfe Normand-Breton et l’Identification et le Développement de solutions pour limiter l’Effet de prédation dans l’élevage de moules.

Des mesures timides

Depuis avril 2024le Comité Régional de Conchyliculture (CRC) de Bretagne Nord, avec comme partenaires le CRC Normandie, la Smel (Synergie Mer et Littoral), les Comités Régionaux des Pêches Maritimes et des élevages marins (CRPMEM) de Normandie et de Bretagne, les Comités Départementaux des Pêches ( CDP) d’Ille-et-Vilaine et des Côtes-d’Armor et l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer (Ifremer), ont entrepris une projet d’étude pour mieux comprendre la prolifération des araignées de mer.

Cette espèce, dont la biomasse ne cesse d’augmenter chaque année, est devenue un véritable fléau pour les producteurs de moules de bouchot et d’huîtres du golfe normand-breton. Si quelques mesures timides ont été mises en place pour lutter contre ce prédateur des fonds marins dont on sait peu de choses pour l’instant, « l’objectif est de mieux comprendre les changements potentiels dans l’écologie et la biologie de l’araignée de mer. » mer, ayant potentiellement conduit à une forte augmentation de sa biomasse et donc à une prédation importante sur les moules», informe Laurence Hégron Macé, responsable du pôle pêche maritime de la Smel, basée à Blainville-sur-Mer (Manche).

Capture…

Pour atteindre cet objectif, le CRP Normandie a mandaté cinq pêcheurs professionnels dans les secteurs d’Agon-Coutainville, Pirou, Anneville-sur-Mer, Bricqueville-sur-Mer, Bréville-sur-Mer, Annoville, Lingreville, Donville-les-Bains. et Chausey pour contrôler les captures, « deux fois par semaine », en encerclant les concessions mytilicoles à l’aide de lignes. Les travaux ont débuté en juin et se sont terminés il y a quelques jours. Une compensation financière bienvenue pour ces pêcheurs touchés par la rareté des buccins dans le secteur.

Pour compléter ces données, qui renseignent uniquement sur le nombre de spécimens capturés, un suivi biométrique est réalisé par deux d’entre eux pour affiner le maillage de cette étude.

« Ils mesurent la taille, le poids, si les araignées portent des œufs ou non, estiment leur âge… C’est un travail que nous faisons aussi de notre côté. »

Laurence Hégron Macé, responsable du pôle pêche maritime de Smel

…au marquage

Depuis septembre en Bretagne et le 22 octobre dans la Manche – la pêche à l’araignée étant fermée du 1er septembre au 15 octobre – un autre volet du projet Spider vient de démarrer, le marquage de l’espèce. « L’idée est de suivre les migrations des araignées sur et au large de la côte et de voir si de nouveaux modèles émergent, y compris des zones d’hivernage plus proches de la côte. »

En moins de 10 jours, deux opérations ont été menées le long des côtes de la Manche par la Smel et le comité des pêches. L’une au large, à Chausey et face à Carteret, l’autre plus proche des côtes au nord de Granville, permettant de marquer – à l’aide d’étiquettes gravées de numéros de téléphone – 540 araignées de mer.

« Les pêcheurs professionnels, les pêcheurs à pied ou encore les plaisanciers peuvent faire escale dès qu’ils croisent leur chemin. L’un d’eux, repris (sic) récemment, a parcouru 40 kilomètres entre la Bretagne et Chausey. »

Laurence Hégron Macé, responsable du pôle pêche maritime de Smel

Plusieurs hypothèses sont avancées par les scientifiques sur cette prolifération. Le changement climatique pourrait en faire partie. « Il faut le prouver, mais aussi étudier les interactions inter-espèces dans le contexte de ce changement climatique. Il se pourrait par exemple que l’abondance de l’araignée ait un impact sur le buccin. » Ainsi, l’augmentation de la température de l’eau dans le golfe normand-breton ne pourrait pas être le seul facteur direct responsable de la diminution de la ressource en buccins dans ce secteur.

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