Par
Antoine Bonnet
Publié le
7 novembre 2024 à 7h00
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Depuis sa création en 2020, l’association Brionne (Eure) Eco-mobilités a su se tailler une place dans le paysage local. Fervents partisans de transports en communses dirigeants sont devenus des interlocuteurs réguliers des élus.
« Augmenter les émissions de gaz à effet de serre »
Le Président Xavier Braud rappelle dans chacune de ses interventions comment l’usage du train peut contribuer à réduire les émissions polluantes, dont une grande partie est générée par transports routiers. Toute mesure favorable à l’usage de l’automobile lui semble aller dans le sens inverse de l’Histoire, à l’époque de changement climatique.
Il ne faut donc pas s’étonner du ton virulent utilisé dans le communiqué signé par le bureau Brionne Eco-mobilités en réaction à l’annonce le 30 octobre 2024 du retour à 90 km/h sur toutes les routes départementales. en 2026. Une décision critiquée en premier lieu écologiquement.
« Passer de 80 à 90 km/h, c’est d’abord donner un signal en faveur de avantage concurrentiel supplémentaire pour la route au détriment des transports en commun et du train, estime l’association. L’augmentation de la vitesse sur les routes augmente également les émissions de gaz à effet de serre, puisque celles-ci et la consommation de carburant augmentent avec la vitesse. »
« Un raisonnement simpliste »
Selon le président du Département de l’Eure, Alexandre Rassaërtle passage à 80 km/h, mis en œuvre par l’ancien Premier ministre Edouard Philippe, aurait « frappé la France qui travaille dur, notamment dans les zones rurales ». « Comme si beaucoup d’Européens allant travailler à pied, à vélo ou en train ne travaillaient pas, quel mépris ! », rétorque Brionne Eco-mobilités, y voyant une attitude démagogique.
Perdre 30 secondes sur un trajet de 30 km, est-ce cela qui frappe durement les travailleurs ? On attendait un peu plus de sérieux de la part du président du Département.
Autre argument avancé par Alexandre Rassaërt : abaisser la vitesse maximale autorisée n’aurait pas permis de réduire le nombre de morts sur les routes. « En s’appuyant sur quelques données éparses soigneusement isolées de tout contexte, elle raisonnement simpliste et incohérent : la mortalité s’est aggravée ces dernières années, réduire la vitesse est inefficace, il faut donc augmenter la vitesse. C’est affligeant», déplore l’association brionnaise, faisant référence à un chiffre de l’Observatoire national interministériel de la sécurité routière selon lequel la mortalité routière a augmenté de 13% dans les départements qui sont revenus à 90 km/h.
Ce n’est pas l’abaissement de la limitation de vitesse qui explique les mauvais chiffres, mais le non-respect de la vitesse maximale autorisée.
Appel solennel
Le président du Département de l’Eure assume “un choix politique”. Brionne Eco-mobilités juge ce retour en arrière « obscurantiste » et lance un appel solennel aux élus du territoire sensibles à l’écologie, à la promotion des transports en commun et la défense de la sécurité routière.
“Ils doivent se positionner contre ce projet”, estime l’association qui espère convaincre le maire PCF de Brionne, Valéry Beuriotle député RN (Rassemblement National) Katiana Levavasseur et le conseiller départemental du canton de Brionne, Myriam Duteilmembre du Modem (Mouvement Démocratique).
Un vote en février 2025
L’Eure deviendra le 53ème département d’opter pour le rétablissement de 90 km/h. Une séance plénière devra entériner cette décision en février 2025. Ensuite 420 études obligatoires Les taux d’accidentologie seront lancés au printemps sur les tronçons concernés, avant l’avis consultatif de la Commission départementale de sécurité routière à l’automne 2025.
« On ne peut pas imaginer que le conseil départemental vote sciemment une mesure dont on connaît les effets : l’augmentation des tués sur la route », conclut Brionne Eco-mobilités.
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