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Editorial Hauts-de-Seine
Publié le
7 novembre 2024 à 6h28
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Sa protection syndicale ne l’aura pas mis à l’abri de la justice. Là cour administrative d’appel Versailles a confirmé la légalité du licenciement d’un représentant du personnel de Paris-La Défense, l’établissement public local (EPL) qui gère le quartier d’affaires à cheval sur Puteaux, Courbevoie et Nanterre (Hauts-de-Seine).
Il “n’a pas respecté les salariés”
Cet élu CGT – qui avait pourtant reçu le soutien de son syndicat dans cette affaire – avait en effet été dénoncé en janvier 2017 par l’un de ses homologues CFDT : il « n’a pas respecté les salariés de l’entreprise de nettoyage » Europe Services Voie (ESV), un service prestataire de son employeur. Il a même « appelé » le responsable du site « pour l’informer qu’un employé [d’ESV] “Il n’était pas à son poste” alors qu’il n’était “pas encore le supérieur hiérarchique des salariés” de l’entreprise de nettoyage d’Évry-Courcouronnes (Essonne).
Cependant, ses actes n’ont pas été signalés directement à son employeur. Paris-La Défense n’en a eu connaissance que six mois plus tard, en juillet 2017, lorsque cet employé chargé des délégations de service public (DSP) avait « pénétré dans la salle opérationnelle du poste central de sécurité pour voir les écrans des caméras de surveillance », relate la cour administrative d’appel de Versailles dans un arrêt qui vient d’être rendu public.
A cette occasion, le requérant avait tenu « quelques propos agressifs et violents », et une enquête a été ouverte par l’EPL. Son directeur avait alors été « précisément informé » de la « gravité » du comportement de ce salarié : il prenait en effet « des photos des écrans de contrôle » pour « faire pression sur les salariés de l’ESV ».
Son comportement a généré une « perturbation sociale »
Son comportement a généré des « troubles sociaux » et constitue du « harcèlement », recontextualise la cour administrative d’appel de Versailles : l’inspection du travail avait même été contactée par la CFDT. Son “ insubordinationpersistant » et son « abus» a également exaspéré son employeur, qui y voyait un « comportement fautif continu ».
Il n’en reste pas moins que ce délégué du personnel était considéré comme un « salarié protégé » de par ses fonctions syndicales au sein de la CGT, des instances représentatives du personnel (IRP) et du fait qu’il était également « conseiller du personnel » auprès des prud’hommes. hommes : il fallait donc demander une autorisation préalable à l’inspection du travail pour procéder à son licenciement.
« Manque de neutralité » de l’inspection du travail
Pourtant, le 8 décembre 2017, l’inspecteur du travail refuse de donner son feu vert. Mais l’établissement public local de Paris-La Défense a finalement obtenu gain de cause en exerçant un « recours hiérarchique » directement auprès du ministère du Travail : l’inspection du travail des Hauts-de-Seine avait « manqué de neutralité » dans cette affaire. , selon l’EPL. Le délégué CGT avait dans ces conditions saisi le tribunal administratif de Cergy-Pontoise ; licencié en juin 2021, il a donc fait appel devant la cour administrative d’appel de Versailles.
Selon lui, la décision était « liée à l’exercice de ses mandats »et non à son « comportement », puisque « les prud’hommes ont condamné » son employeur « pour ce motif » et qu’une précédente demande d’autorisation de licenciement présentée en 2013 avait été « également refusée pour ce motif ».
Il croyait également qu’unune partie des faits a été prescrite. « Aucune faute ne peut à elle seule donner lieu à l’ouverture d’une procédure disciplinaire au-delà d’un délai de deux mois à compter du jour où l’employeur en a eu connaissance », prévoit en effet le Code du travail.
Mais, en l’espèce, « en informant l’intéressé de l’ouverture d’une procédure disciplinaire le 14 septembre 2017, l’employeur ne s’est pas appuyé sur des faits antérieurs de plus de deux mois à compter du jour où il en a eu connaissance, sans étant gêné par le fait allégué que M.
«Informations confidentielles divulguées»
Et « cette demande de licenciement […] repose sur leabus commis dans le cadre de ses fonctions professionnellesà savoir avoir divulgué des informations confidentielles relatives à un marché public en cours d’attribution, être entré sans autorisation dans la salle d’enregistrement de vidéosurveillance au mépris de la réglementation relative à l’accès à ces images réservé au seul personnel habilité et avoir exercé des pressions sur les salariés de l’ESV afin qu’ils réduisent leurs pauses », énumèrent les juges de Versailles.
« Compte tenu des griefs […] établis et leur gravité, la ministre du Travail n’a pas entaché sa décision d’une erreur d’appréciation en estimant que la demande d’autorisation de licenciement n’était pas liée à l’exercice des mandats détenus par M. en déduisent-ils.
La légalité du licenciement a donc été confirmée, et le requérant devra même verser 1 500 euros à son ancien employeur pour ses frais de justice.
/CB (PressPepper)
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