« Nous n’imaginions pas être aussi au courant de l’actualité économique en organisant aujourd’hui ce rendez-vous de prévention en entreprise. » Philippe Rouault, président de la Chambre de commerce et d’industrie du Morbihan (CCIM), a ouvert la matinée de ce mercredi 6 novembre 2024 en évoquant les signaux d’alarme émis dans tous les types d’entreprises. « Même si le Morbihan résiste mieux qu’ailleurs, c’est vraiment le moment de se dynamiser pour faire connaître tous les leviers. Il ne s’agit pas de juger un entrepreneur en difficulté, mais de lui apporter soutien et accompagnement. »
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Un outil d’autodiagnostic
Le Centre interprofessionnel de prévention des entreprises (CIP) du Morbihan a créé un document d’évaluation à destination des entrepreneurs, qui peinent à s’adresser au tribunal de commerce pour trouver de l’aide. En répondant à dix-sept questions, le chef d’entreprise reçoit un résultat pour le guider et qui note le niveau d’alerte. « Au cours de l’année écoulée, 1 406 entreprises ont consulté cet outil, illustre Antoine Lemaistre, pour le CIP. Il est utile et répond à une demande. » Un diagnostic qui permet de trouver la bonne personne pour agir.
Le tribunal de commerce, un outil de gestion
Loïc Cueff, président du tribunal de commerce de Lorient, a rappelé une nouvelle fois que les tribunaux de commerce ne se limitent pas à prononcer des liquidations judiciaires et travaillent en amont pour accompagner les dirigeants d’entreprises en difficulté. « Nous sommes avant tout un outil de gestion, à l’image d’un comptable. » Avant la reprise, la juridiction dispose de plusieurs leviers, à commencer par le mandat ad hoc. « Cela permet une mission d’assistance, et c’est le leader qui a le dernier mot. »
Enfin, pour ne pas céder à la panique ambiante, le président du tribunal de commerce a rappelé qu’au « 76 % des entreprises qui ont pris des mesures préventives réussissent. Nous avons enregistré + 10 % de créations d’entreprises l’an dernier, – 6 % de démarches collectives. La situation est tendue mais pas aussi néfaste. Ce qui se passe à l’usine Michelin de Vannes n’a rien à voir avec la santé économique, c’est un choix de gestion de l’entreprise. »