Une quinzaine de plaintes de propriétaires de maisons en construction ont été déposées auprès du parquet d’Évreux.
Ils ont payé des dizaines de milliers d’euros, mais les chantiers sont au point mort.
Une équipe de TF1 est allée à la rencontre d’une mère et d’un couple en plein désarroi.
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Le 13 heures
Quand le rêve de devenir propriétaire se transforme en cauchemar. En 2021, la famille Benahmed a fait appel à l’entreprise Maison France Design (MFD), à Évreux, pour construire leur nouvelle maison à Aigleville, dans l’Eure. Elle a payé la somme de 120 000 euros et a contracté un emprunt de 250 000 euros, à rembourser en plus de son loyer actuel. Mais depuis, seuls des murs en parpaings sont sortis de terre.
“Nous avons signé le contrat il y a trois ans, et du coup, cela fera deux ans que nous n’aurons que des murs au lieu d’avoir une maison.», déplore Sonia (photo ci-dessous) dans le reportage de 13h de TF1 à retrouver en tête de cet article. L’entreprise de construction lui dit que les commandes de matériaux ont été passées, qu’il doit être patient.
Sauf que le site est abandonné depuis des mois. “J’espérais vivre ici avec mon mari et mes enfants. Finalement, nous n’y parvenons toujours pas à cause de deux personnes qui se sont voulues très gourmandes et qui ont fini par nous escroquer.», poursuit la jeune femme, qui a porté plainte contre Maison France Design. Les travaux devraient être repris par un autre constructeur.
Delphine et Cyril Langlois savent en revanche que leur site, encore moins avancé, ne sera pas repris, car leur garantie n’est pas valable. Pour ce projet, ils ont consenti un prêt de 324 000 euros et en ont déjà versé la moitié au constructeur. Les fondations de leur future maison, située à Saint-Sébastien-de-Morsent (Eure), sont à peine visibles. “Nous étions censés être à la maison en juillet», explique le couple, qui doit désormais commencer à rembourser son prêt.Il y a les honoraires d’avocat, d’huissier… Tout l’argent qu’on avait économisé, aujourd’hui, ils sont partis en fumée», déplorent-ils.
“Il a fallu se dépêcher, il a fallu payer des fonds car sinon on n’aurait pas nos carrelages, sinon on n’aurait pas notre cadre», poursuit Cyril dans cet autre reportage du 20h sur TF1 ci-dessous. “Quand on demande quand le chantier n’avance pas, c’est une personne qui grimpe très vite dans les tours», assure son compagnon.
Maisons inachevées : des familles en colère dans l’EureSource : Actualités 20h Semaine
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Comme eux, plusieurs propriétaires, regroupés au sein d’un collectif, attendent toujours que leur nouvelle maison leur soit enfin livrée. Les paiements d’argent pour ce type de construction sont strictement réglementés par la loi. Comment se fait-il que les familles aient payé la quasi-totalité des travaux dès le début ? Le mode opératoire est toujours le même, comme l’explique devant notre caméra Maître Quentin André, qui a défendu les intérêts de neuf particuliers de l’Eure : «Certaines raisons ou prétextes basés sur la guerre en Ukraine et la hausse des prix sont invoqués pour convaincre le client de payer plus tôt, ce qui est illégal.« .
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Outre les propriétaires lésés, les artisans attendent toujours d’être payés, à l’image de ce plâtrier rencontré par notre équipe. « Nous avons construit un premier pavillon que nous avons financé », raconte Jonathan Fuentes. De ce fait, on nous a demandé de réaliser un deuxième pavillon avec fournitures et installation, ce que nous avons également fait. Et celui-là, on n’en a jamais vu la couleur« . Cela fait 7 000 euros de travail toujours impayé.
Contactée par la rédaction de TF1, la chef d’entreprise rejette la faute sur son partenaire, qui n’a pas répondu aux sollicitations. A ce jour, 15 plaintes pour abus de confiance, faux et abus de biens sociaux ont été déposées auprès du parquet d’Évreux. L’enquête est en cours.