-Suisse : prendre soin de la faune sauvage

-Suisse : prendre soin de la faune sauvage
France-Suisse : prendre soin de la faune sauvage

Collisions avec des voitures, électrocutions, pièges, blessures suite à des tirs de chasseurs ou à des travaux de jardinage, destruction de l’habitat… La faune sauvage paie chaque année un lourd tribut à l’homme et les centres de soins sont encore trop peu nombreux.

En 2022, les six centres de protection de la faune genevoise réunis collectivement ont soigné 450 rapaces, plus de 3’000 oiseaux sauvages, 25 renards, 600 hérissons et 90 écureuils avant de les relâcher dans la nature. Dans le canton de Vaud, le centre de soins Erminea soigne 2’500 à 3’000 animaux par an.

Quant au Centre de Sauvetage Pays de Savoie (CSFS), Trétas libre, situé près de Chambéry, il accueille chaque année quelque 1 500 animaux, un chiffre en légère augmentation.

Pour la Genevoise Christina Meissner, fondatrice de SOS hérissons, le verdict est sans appel : le nombre de places disponibles est bien en dessous des capacités des centres de soins. « Le centre est chez moi. J’ai trente places, explique-t-elle, et je ne peux pas aller au-delà. Une année, j’ai accueilli au total 250 hérissons, c’était un record. »

« À Chambéry, Free Trétras estime que le coût moyen d’une hospitalisation pour un animal est de 100 euros par jour. Un montant qui varie en fonction de l’espèce et des besoins de l’animal. »

Cette question de l’espace est cruciale pour la plupart des centres. Le Bioparc de Genève, qui comprend notamment un centre de soins et héberge actuellement 250 animaux, dont un tiers sont menacés à l’état sauvage, devrait déménager à moyen terme de Bellevue vers le site de Belle-Idée, situé sur la commune de Thônex.

“Les locaux sont tellement vétustes que afin d’assurer des soins efficaces dans de bonnes conditions d’hygiène et de confort, nous avons acquis une ambulance d’occasion pour faire face à l’urgence en attendant le projet sur le nouveau site”, explique Christina Messner, également présidente. du conseil de fondation du Bioparc Genève.

De son côté, Erminea a un projet d’agrandissement qui le ferait passer d’un bâtiment actuel de 150 m2 à une structure de 600 m2 sur deux étages, car les besoins du centre ont rapidement augmenté après son installation en 2018.

«C’est un projet à deux millions avec l’achat du terrain et les différents aménagements», explique Laélia Maumary, fondatrice d’Erminea. Nous devons encore trouver des fonds auprès des donateurs. Nous pensons notamment aux fondations. »

Dons essentiels

En Suisse par exemple, le coût d’un oiseau placé dans un centre de soins est estimé à 30 francs par jour et celui d’un hérisson à 50 francs. «Pour un renard adulte, il faut 100 francs car la nourriture coûte très cher», explique Laélia Maumary, dont le centre héberge actuellement 250 animaux.

De l’autre côté de la frontière, Free Trétras estime que le coût moyen d’une hospitalisation pour un animal est de 100 euros par jour. Un montant qui varie en fonction de l’espèce et des besoins de l’animal. Prendre soin d’un bébé mammifère par exemple entraîne une augmentation de la consommation électrique car les bouillottes et la couveuse doivent être chauffées. Ils ont également besoin de temps pour des tétées très régulières.

« Notre budget annuel de fonctionnement est de 200 000 euros », explique Marie-Sophie Saintillan, présidente du centre. Nous avons peu de subventions publiques. Il y a deux ans, nous avons commencé à démarcher les municipalités. Les montants sont modestes, mais nous ressentons de plus en plus d’intérêt pour notre travail. »

Les aides de fondations, d’entreprises et surtout les dons de particuliers restent les principaux bailleurs de fonds des centres. «Sur les 20 000 francs annuels dont SOS hérissons a besoin pour fonctionner, nous recevons entre 5 000 et 6 000 francs de l’Etat», explique Christina Messner. Plus de la moitié du budget est couvert par des parrainages sur la base d’un montant mensuel de 50 francs. »

Si globalement le niveau des dons reste stable, ils sont toutefois soumis à la saisonnalité, constate-t-on chez Erminea. « L’été, les gens font des dons lorsqu’ils amènent un animal blessé, mais c’est plus difficile l’hiver. »

Former des bénévoles

Disposant d’un nombre limité de personnel contractuel, les centres de santé comptent en grande partie sur des bénévoles. Une situation qui présente certaines limites.

« Il faut former les gens, ce qui prend du temps », explique Laélia Maumary. En plus, c’est physique, il faut être très très motivé. Nous demandons donc aux bénévoles de s’engager à venir au moins une fois par semaine. L’été, nous accueillons des stagiaires, mais pour une durée minimale de trois semaines. »

Conseils pratiques

“Voir un hérisson en plein jour signifie qu’il a froid et qu’il cherche de la chaleur”, explique Christina Messner. Il doit être mis à l’intérieur dans une boîte ou une caisse en carton et réchauffé avec une bouillotte ou une bouillotte PET remplie d’eau chaude avant de s’adresser à un centre de soins. »

À l’automne, faire des tas de feuilles mortes sous les haies permet aux hérissons de passer l’hiver au chaud. Sachez également qu’un bébé animal n’est pas seul dans la nature. Les parents sont à proximité même s’ils sont invisibles. Sauf si le bébé est visiblement blessé, il ne faut pas le ramasser car il n’est pas abandonné.


Odile Habel


Cet article est issu de notre magazine L’Extension Automne 2024, disponible gratuitement au format e-reader en ligne.

 
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