Besançon lance enfin le chantier

Besançon lance enfin le chantier
Besançon lance enfin le chantier

C’est un serpent de mer, un dossier qui s’enlise depuis huit ans, au gré des municipalités et des recours judiciaires. Dans le quartier des Vaîtes, situé non loin du centre-ville de Besançon, les choses devraient enfin changer.

Les essentiels du jour : notre sélection exclusive

Chaque jour, notre rédaction vous réserve la meilleure actualité régionale. Une sélection rien que pour vous, pour rester en contact avec vos régions.

Télévisions utilise votre adresse email pour vous envoyer la newsletter « Les incontournables du jour : notre sélection exclusive ». Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien présent en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Une conférence de presse ce mardi 5 novembre. Besançon annonce relancer activement le nouveau projet du quartier des Vaîtes. Un espace vert situé le long de la ligne de tramway qui devait accueillir en 2016 un projet de 1 150 logements. Au fil des années (voir chronologie ci-dessous), les choses ont évolué. À son arrivée à la tête de la commune en 2020, Anne Vignot et son équipe ont retravaillé le projet pour en réduire l’ampleur. Résultats : 600 logements. Les premières livraisons sont prévues pour 2028 et une nouvelle école Tristan Bernard pour les habitants de ce quartier.

« L’un des arguments (des opposants, ndlr) est de dire qu’il n’y a pas eu de tensions en matière de logement à Besançon, alors qu’on sait aujourd’hui, c’est extrêmement tendu et grave. Il est urgent de produire des logements, en rénovation et en construction. Et nous devons fournir un logement à tout le monde. » résume Anne Vignot, maire EELV de Besançon au micro de notre journaliste Laurent Ducrozet.

>>

Le projet du futur quartier des Vaîtes à Besançon.

© Ville de Besançon

600 logements seront construits entre 2028 et 2038 sur un territoire de 23 hectares qui laissera place à des espaces naturels et des zones maraîchères sous statut professionnel. La municipalité et Territoire 25 souhaitent des logements de qualité répondant aux enjeux du XXIe siècle en termes d’accessibilité, de confort et de bien-être. Le cahier des charges sera confié aux aménageurs : conception bioclimatique, énergies renouvelables, matériaux biosourcés, récupération des eaux pluviales, recyclage des déchets… sont quelques-uns des critères du futur quartier.

Des logements destinés aux personnes seules, d’autres aux familles souvent contraintes de quitter la ville, le nouveau quartier comportera 30% de logements locatifs sociaux, 15% d’accession à la propriété abordable, 55% d’accès gratuit. Si le calendrier est respecté, la nouvelle école Tristan Bernard devrait ouvrir ses portes à l’automne 2028.

Dans les prochains mois, les promoteurs feront des propositions, des temps de co-construction avec les habitants sont prévus à partir de janvier 2025, comme c’est déjà le cas sur le nouveau projet de quartier de La Grette.

Une « réunion de lancement », premier temps fort de la dynamique démocratique, est prévue le 10 décembre. Elle sera consacrée notamment à la définition des principaux objets de réflexion et d’échange, aux modalités pratiques du dialogue et à son principal calendrier. .

Que deviendront les derniers maraîchers ?

Le nouveau projet fera une place aux maraîchers professionnels. Les « jardiniers » encore présents sur une partie du site sont tenus de quitter les lieux et de respecter les règles d’urbanisme. « Ce sont des gens qui veulent une société de partage. Il y a de bonnes raisons pour qu’ils acceptent la nouvelle direction de ce quartier » espère Anne Vignot.

Ce n’est pas une victoire. Du côté de l’association Jardin des Vaîtes qui lutte depuis des années contre ce projet immobilier, la colère reste de marbre face à ce projet qui va enfin aboutir. « Je ne pense pas que les gens aient voté pour une mairie écologique pour avoir à nouveau bétonné des jardins, des bois, des étangs… Nous avons vu les inondations à Valence. Nous sommes à un moment de l’histoire de l’humanité. Il y a des choix d’orientation à faire, et nous avons encore ces vieux projets qui traînent et qui continuent à se poursuivre. Franchement, nous sommes dégoûtés.» réagit Claire Arnoux, présidente de l’association qui s’oppose au projet depuis des années.

Les grandes dates de Vaîtes


2016
Le projet des Vaîtes a été officiellement lancé en 2016 par l’ancien maire de Besançon Jean-Louis Fousseret et sa majorité. 1 150 logements sont prévus

2019
Les premiers travaux préparatoires ont débuté en janvier 2019, mais fin février 2019, suite à un avis défavorable du Conseil national de protection de la nature (CNPN), la préfecture du Doubs a ordonné l’arrêt provisoire du chantier.

2020
À l’été 2020, des militants d’Extinction Rebellion et d’Action-Non-Violente Cop21 occupent le site des Vaîtes.
Ce même été, le Conseil d’État donne raison aux associations Les Jardins des Vaîtes, et France nature environnement 25-90 sur la suspension des travaux aux Vaîtes. La plus grande instance administrative reconnaît cependant « l’intérêt public majeur à créer un écoquartier ».

2021
21 février 2021, Le tribunal administratif de Besançon annule l’arrêté de la préfecture du Doubs qui autorisait la construction de l’écoquartier des Vaîtes. « Les Jardins des Vaîtes » et « France Nature Environnement 25-90 » ont demandé l’annulation du décret du 18 mars 2019 qui autorisait les travaux de construction sur le territoire des Vaîtes malgré la présence d’espèces protégées.

En septembre 2021Anne Vignot, la maire EELV de Besançon présente un projet revisité, moins important que celui initié par la précédente majorité. Ce projet prévoit entre 500 et 600 logements, soit la moitié du nombre prévu. Cela offre également plus d’espaces verts, un impact réduit sur l’environnement.

2024

« Les jardins des Vaîtes » avait déposé un recours en juillet 2023 pour que le terrain de Vaîtes soit classé en « zone agricole » et non plus en « zone à urbaniser » comme c’est le cas dans le PLU, le plan local d’urbanisme de Besançon. Une modification qui, selon elle, aurait permis de préserver les jardins, les jardins maraîchers, les étangs, les boisés, les cabanons et les serres, ainsi que les habitants et la faune. Le recours de l’association a été rejeté en avril 2024 par le tribunal administratif de Besançon.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV Plusieurs vols dans des commerces de Shediac inquiètent les propriétaires
NEXT le plan d’action pour la parité dans les transports relancé