Agriculteurs : pourquoi la coupe est pleine et la colère ne peut plus être contenue
Ils ont étalé pendant des semaines leur exaspération et leurs revendications du début de l’année, puis ils sont retournés aux champs, chargés de promesses. Dix mois plus tard, les aléas climatiques et sanitaires ont encore aggravé le désarroi et la dissolution de juin a balayé les promesses. Les agriculteurs retournent au combat
L’État avait déjà commandé 11,7 millions de doses de vaccins contre la fièvre catarrhale du sérotype 3. Les 2 millions de nouvelles doses viendront s’ajouter à ce total et permettront « d’assurer une couverture vaccinale optimisée » selon le ministère.
Une stratégie contre les épizooties
La ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, en déplacement dans le Tarn, a également annoncé la tenue de réunions de santé animale en janvier 2025 visant à “reprendre un peu de contrôle” contre les épizooties qui mettent à mal les élevages français. « Nous devons tous nous mettre autour de la table, non seulement les professionnels, les éleveurs, mais aussi les laboratoires, les instituts de recherche, les services de l’État, et réfléchir à une stratégie commune pour que « nous puissions reprendre un peu le contrôle, ne pas toujours subir ces épidémies », a déclaré la ministre lors d’un point presse en marge de son déplacement dans une ferme ovine à Montgey (Tarn).
La fièvre catarrhale du sérotype 3, une maladie virale transmise par un moucheron, fait des ravages en Europe. Non transmissible à l’homme, cette épizootie s’est propagée à grande vitesse en France depuis sa première détection dans le Nord en août. Il y avait plus de 7 000 foyers au 30 octobre.
La ministre a également déclaré vouloir impulser un changement de stratégie au niveau européen, avec pour objectif « une recherche coordonnée pour trouver des vaccins qui puissent être multi-cibles, qui ne traitent pas qu’un seul type de variant, car c’est une course effrénée ». et nous serons toujours en retard.
La menace d’une action en novembre
Annie Genevard, qui effectuait son deuxième voyage en Occitanie après une visite dans les Pyrénées-Orientales mi-octobre, a souligné vouloir poursuivre le “dialogue”, alors qu’un nouvel épisode d’actions d’agriculteurs en colère se profilait à partir du 15. novembre. Elle a reconnu que les 75 millions d’euros du fonds d’urgence annoncés lors du sommet de l’élevage de Cournon-d’Auvergne (Puy-de-Dôme) début octobre “ne seraient pas suffisants”. “Cela vous dit l’ampleur de la crise sanitaire”, a-t-elle constaté.
L’éleveur Nicolas Séménou, qui a reçu le ministre dans son exploitation avec sa double fonction de co-secrétaire général des Jeunes Agriculteurs du Tarn, a confié à l’issue de la visite qu’il ne savait pas si les annonces permettraient d’atténuer la situation. «détresse économique de tout un secteur». “S’il n’y a pas de mesures concrètes pour les revenus des agriculteurs, il sera difficile de contenir certaines personnes qui n’ont actuellement rien à perdre”, a-t-il ajouté en référence à la mobilisation annoncée le 15 novembre.