Le nouveau fonctionnement du RSA, le revenu de solidarité active, met en difficulté certains agriculteurs du Vaucluse. Depuis juillet, le département expérimente revenu minimum conditionné à 15 heures d’activité par semaine. Les bénéficiaires inscrits depuis plus de douze mois doivent donc participer à des ateliers, des entretiens, puis des « mises en situation professionnelles » trois heures par jour ou quinze heures par semaine.
Mais cette nouvelle règle pose un problème pour des agriculteurs qui vivent avec un revenu minimum tout en développant leur activité agricole. Nathalie Wouters a par exemple investi il y a deux ans dans un nouveau terrain à Saumane-de-Vaucluse où elle cultive des rosiers et des plantes aromatiques à usage cosmétique. Tant que son activité génère des revenus suffisants, elle vit du RSA au quotidien. Mais en septembre, lors d’une rencontre avec un agent du Ministère, on lui annonce qu’elle devra travailler 15 heures par semaine pour continuer à en bénéficier.
“Je ne peux pas assumer deux activités”
« On me propose 15 heures de ménage par semaine, mais c’est-à-dire qu’ils se sont égarésJe ne peux pas assumer deux activités, chuchote-t-elle. J’ai aussi deux ménisques fissurés donc ça me semble très compliqué. Et puis je me suis impliqué dans des événements, des foires, des marchés de Noël. J’ai des rendez-vous programmés. Nous ne sommes pas sans activité, nous ne sommes pas sans travail. Ce n’est pas avec joie de cœur que nous sommes au RSA.
Nathalie Wouters aimerait que le statut particulier des agriculteurs inscrits au RSA soit pris en compte. « Je comprends la loi, je ne la conteste pas, mais bon je ne vends pas de pot dans les quartiers, je travaille plus de 45 heures par semaine et je fais tout pour m’en sortir à 54 ans.insiste-t-elle. Et mon seul objectif, évidemment, c’est de sortir du RSA. »
Un accord en préparation avec la MSA
La Confédération Paysanne a directement alerté le président du Département du Vaucluse de cette situation. Et Dominique Santoni a répondu au syndicat dans une lettre que nous avons pu consulter. « J’accorde une attention particulière à nos agriculteurs en raison de leur contribution essentielle à l’économie de notre département et à notre souveraineté alimentaire »commence-t-elle. Dominique Santoni explique travailler sur ce sujet avec le MSAla mutualité sociale agricole, depuis plusieurs mois.
« J’ai personnellement reçu le président du MSA en septembre 2024 pour finaliser ces travaux. Lors de cette réunion, nous avons convenu de finaliser ensemble un accord qui sera effectif début 2025. A travers ce partenariat, la MSA accompagnera les agriculteurs bénéficiaires du RSA afin de répondre au mieux aux besoins spécifiques de ces agriculteurs.indique le président du Département du Vaucluse dans cette lettre.