Le nouveau logo remplacera celui de France 3 mardi 5 novembre lors des émissions régionales, tandis que l’intersyndicale de l’antenne a appelé à la grève lundi pour protester contre la mise en place de cette marque considérée comme une nouvelle étape vers la fusion.
«Bientôt, votre radio va changer de nom» peut-on l’entendre depuis ce lundi 4 novembre sur les ondes de France Bleu. Officialisé il y a déjà un an, le rapprochement des marques audiovisuelles publiques France Bleu et France 3 sous le nom commun « Ici » se concrétise un peu plus ce mois-ci. A la radio, par exemple, on annonce que“in 2025, France Bleu Paris becomes Ici Paris Ile-de-France”, tandis qu’à la télé, à partir de ce mardi 5 novembre, le logo Ici remplacera celui de France 3 lors des programmes régionaux. Ce changement sera visible de 6h30 à 14h15, lors du JT Ici 19/20 et lors des émissions régionales le week-end et en deuxième partie de soirée. Les émissions nationales conserveront encore le logo actuel pendant un certain temps. “France 3 existe toujours”, a ainsi indiqué Philippe Martinetti, le directeur adjoint des antennes et des programmes chargé de l’offre locale de France Télévisions, lors d’un point presse mercredi 30 octobre. “Mais on pousse le curseur un peu plus loin” sur la régionalisation de son offre avec le label Ici.
Cependant, le déploiement de cette nouvelle marque est loin de satisfaire tout le monde. Les salariés de France 3 ont ainsi été appelés par l’intersyndicale CFDT-CGT-FO-SNJ-SUD à une grève de vingt-quatre heures à partir de lundi minuit pour contester cette initiative. “Ce projet peut être lu comme un premier pas vers une fusion des réseaux France 3 et France Bleu”, elle soutient dans son avis, dénonçant “une perte d’identité” et « une grande précarité socio-économique » Dans « un contexte de lourde transformation » la radiodiffusion publique et “de flou” sur son financement. En plus “l’abandon du projet d’effacement de France 3”, les syndicats réclament “l’assurance du maintien de leur contrat de travail à France Télévisions” ou même « arrêt de la publication sur le site francebleu.fr [rebaptisé Ici, ndlr] d’articles rédigés par des journalistes de France 3 ». Le comité social et économique du réseau régional a également adopté « une résolution pour contester l’évolution devant les tribunaux » de la marque Ici, propriété de Radio France, selon les syndicats.
45 millions d’euros d’économies
Les premières connexions entre France Bleu et France 3 datent de 2018. “France 3 et France Bleu doivent conjuguer leurs atouts respectifs”, avait déjà annoncé la ministre de la Culture de l’époque, Françoise Nyssen. L’année suivante, arrivent les premières matinales filmées : 37 des 44 matinales de France Bleu sont désormais visibles à la télévision sur France 3, et deux autres sont attendues en 2025. Et, à terme, des locaux publics de radio-télévision regroupés dans les mêmes bâtiments. ? C’est la crainte des salariés, qui perçoivent clairement cette fusion des deux entités comme une fusion « par le bas » de l’audiovisuel public, ne parvenant pas, pour l’instant, à réaliser une fusion « par le haut ». Un rapprochement qui a été poussé en 2023 par l’instauration d’une part variable dans le budget de l’audiovisuel public pour les années à venir, destinée à mener à bien des projets de transformation, dont ce chantier d’une proximité médiatique. Une enveloppe qui ne semble finalement plus d’actualité ces dernières semaines face aux mesures d’économies décidées par le gouvernement, et alors que l’audiovisuel public a vu 45 millions d’euros amputés de son budget 2025 – on ne sait toujours pas comment cette baisse sera répartie. entre les différentes entités – lors des dernières annonces du gouvernement pour trouver cinq milliards d’économies supplémentaires.
France