AMB Mécapole, à Bussière-Dunoise, produit des pièces pour l’aéronautique et le spatial. L’entreprise creusoise a su se positionner sur ce marché mondial et ensuite traverser la crise du Covid et ses périls. Soixante ans après sa création, elle garde les pieds sur terre mais regarde loin vers l’horizon.
Cela commence comme un projet de bricolage au fond du garage, puis cela finit par voler dans le monde entier. Ce n’est pas la success story d’une grande entreprise informatique californienne.
Mais l’histoire d’AMB, pour les Ateliers Mécaniques de Bussière, qui, depuis Bussière-Dunoise, nichée dans le bocage de l’ouest de la Creuse, fabrique des pièces de très haute précision pour l’aéronautique et le spatial.
60 ans cette année
Aujourd’hui adossée au groupe Mécapole, AMB est l’archétype de l’entreprise rurale qui a gardé les pieds sur terre tout en regardant très loin. Une entreprise qui a su innover et se réinventer pour suivre les évolutions du marché, sans jamais oublier la valeur humaine. « Nous privilégions le savoir-faire au savoir-faire », résume Sébastien Jean, directeur général adjoint d’AMD.
Sa propre histoire résume bien l’état d’esprit qui prévaut ici : d’abord spécialiste qualité chez Michelin, il rejoint l’entreprise Bussière-Dunoise au début des années 2000. « J’étais creusois. Mais je ne savais pas qu’il existait un tel joyau ici », s’émerveille-t-il encore.
A l’époque, AMD entamait un virage vers l’aéronautique, en lien avec le site Sagem qui existait alors à Aubusson. Pour s’en donner les moyens, l’entreprise Bussière a réalisé sa première extension (1998). Vingt ans plus tard, Sébastien Jean en reprend la direction, avec un nouveau projet d’agrandissement. Mais il sera reporté à cause du Covid.
Qu’importe, l’entreprise décide de faire mieux pour traverser la crise. « C’était un choix stratégique de ne pas réduire nos effectifs comme tant d’autres l’ont fait, mais plutôt de prendre soin de notre savoir-faire et de nous moderniser. »
Qui sont les quinze nominés aux Trophées des Entreprises de la Creuse ?
Recevez notre newsletter éco par email et retrouvez les dernières actualités des acteurs économiques de votre région.
Profitant pleinement des mesures de relance, elle joue notamment sur le paramètre énergétique : 1 000 m2 de panneaux solaires sont installés en toiture pour l’autoconsommation, et le chauffage au fioul est remplacé par une pompe à chaleur réversible. Le pari sera payant lorsque les prix de l’énergie s’envoleront en 2022.
D’autant que dans le même temps, les marchés sur lesquels AMB est positionné connaissent leur spectaculaire rebond post-Covid. Dans ce secteur de niche qu’est la micromécanique, il n’existe aujourd’hui plus que 4 ou 5 entreprises en France là où il y en avait une dizaine avant la crise.
Un objectif à moyen terme de 80 emplois
La crise, qui a aussi montré combien il était important, pour sécuriser les approvisionnements et garantir la qualité, de privilégier la production européenne, voire française.
Résultat : AMB Mécapole affiche une croissance de 22% depuis 2018. Et désormais, le chiffre d’affaires qui était de 3,8 millions d’euros l’exercice dernier devrait atteindre 4,5 millions l’année prochaine. Alors que le site vient de passer de 36 à 45 salariés en un an. Les prévisions du directeur sont de près de 80 personnes au cours des quatre prochaines années.
L’un des principaux défis est désormais de trouver ces ressources humaines localement, ou de les attirer ici. C’est pourquoi l’entreprise insiste sur la formation interne et les perspectives motivantes : le projet d’extension pré-Covid est sorti des sentiers battus ; et cela va de pair avec deux nouvelles machines-outils (un investissement d’environ un million d’euros).
Une rapide visite des ateliers permet d’identifier ce fameux « joyau » industriel de la Creuse, et l’état d’esprit qui y règne : une chaîne composée d’énormes machines-outils voisine avec un espace digne d’un atelier d’horlogerie sous lequel nous travaillons. un microscope – la précision doit souvent se situer au micron près.
L’informatique et l’automatisation coexistent avec l’œil humain et le bon sens. Par exemple, au point d’entrée des matières premières, des barres métalliques en tout genre : chaque référence est encore peinte selon un code couleur préalablement établi empiriquement par le fondateur dans son garage…
Constitué de quatre sites spécialisés et complémentaires partout en France
[email protected]