bientôt un retour des trains sur la ligne ferroviaire de fret entre Laluque et Tartas ?

bientôt un retour des trains sur la ligne ferroviaire de fret entre Laluque et Tartas ?
bientôt un retour des trains sur la ligne ferroviaire de fret entre Laluque et Tartas ?

CC’est un investissement qui pose question. En août 2023, la ligne de fret ferroviaire entre Laluque et Tartas est enfin rénovée. Coût total de l’opération : plus de 25 millions d’euros, financé à hauteur de 17 millions d’euros par la Région. Si la rénovation de ces 12,5 km de voie a été décidée après le déraillement d’un train au lieu-dit Coulis à Bégaar, en mars 2019, la nouvelle voie n’a encore vu aucun train circuler.

« Une fois les travaux terminés, des contrôles ont dû être effectués. En gros, les trains auraient pu circuler dès fin 2023 », précise Renaud Lagrave, vice-président de la région Nouvelle-Aquitaine en charge de la mobilité. Historiquement, au bout de ces chemins, deux industriels : la papeterie Tembec, à Tartas, aujourd’hui Ryam, et la coopérative Maïsadour.

Le train remplacé par le camion

SNCF Fret était chargée de transporter chaque année plusieurs milliers de tonnes d’ammoniac et de soude vers l’usine Ryam à Tartas quand l’opérateur ferroviaire local SudOuest (OFP) transportait plusieurs milliers de tonnes de maïs du silo de Bégaar jusqu’au site de Maïsica à Bayonne. « Pour l’année 2019, nous avons même dû transporter 150 000 tonnes de maïs », indique Laurent Sasal, directeur de l’OFP SudOuest.

Pendant plus de quatre ans, la route du fret ferroviaire a donc été fermée. Les sociétés susmentionnées ont ensuite pris d’autres dispositions pour recevoir ou expédier des marchandises. « Dès la fermeture de la ligne, nous avons affrété des camions pour transporter nos milliers de tonnes de maïs jusqu’au silo du port Maïsica de Bayonne. Les marchandises sont ensuite chargées sur des bateaux qui se dirigent vers le nord de l’Europe », souligne Yves Condom, directeur des opérations chez Maïsadour.

Avec le transport routier, Yves Condom le reconnaît : « Nous avons bien plus de marge de manœuvre que le train ». Le groupe aurait cependant une nouvelle ambition avec le ferroviaire : « L’idée serait que nos clients affrètent des trains. Ces derniers quitteraient Bégaar et traverseraient la route rénovée pour rejoindre l’Europe du Nord. » Ce projet pourrait être mis en œuvre « entre janvier et février 2025 ».

La revanche du train

De son côté, l’usine Ryam de Tartas s’est également tournée vers le fret routier. « Nous avons remplacé le train par le camion. » L’usine, par la voix de Christian Ribeyrolle, président de Ryam , affirme « vouloir travailler avec les différents acteurs pour utiliser à nouveau le chemin de fer ». Pour que le train puisse à nouveau transporter des marchandises jusqu’à l’usine, Ryam devra d’abord investir dans la réhabilitation de ses voies ferrées internes, inutilisées depuis la fermeture de la ligne Laluque-Tartas.

Dans un discours plein d’enthousiasme, Laurent Civel, président de la Communauté de Communes du Pays Tarusate, apporte une vision optimiste sur le dossier : « Je me réjouis que cette ligne soit nouvelle et nous ne manquerons pas de l’utiliser. Il s’agit d’un investissement public dont nous savons qu’il ne sera pas perdu. Nous ne sommes pas dans l’immédiat, c’est une projection. Il est essentiel de redonner au fer son éclat d’antan. Il a contribué à l’urbanisation et à l’industrialisation de notre pays au XIXe siècle.e siècle. Je crois à la vengeance du train. »

Laurent Sasal, directeur de l’OFP SudOuest, est dans la même veine. « Nous avons la chance d’avoir ces 12,5 kilomètres de piste en bon état. Un effort d’investissement public a été réalisé pour développer l’activité ferroviaire. Nous devons trouver un modèle opérationnel pour pouvoir profiter de ces installations. »

Et Renaud Lagrave de conclure : « Après le déraillement, à la demande des compagnies, nous avons pris des engagements pour reconstruire cette voie. Je crois que nous avons rempli notre part du marché. »

 
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