Par
Pascale Brassinne
Publié le
4 novembre 2024 à 6h16
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« Les maladies hémorragiques épizootiques (MHE), comme la fièvre catarrhale du mouton (BFT), menacent l’économie de nos secteurs. La Manche est le premier département laitier de France et nous avons une filière d’excellence avec l’agneau pré-salé. C’est maintenant que l’ensilage est terminé, qu’il faut se rendre sur place et vacciner les animaux. Les vaccins sont payés par l’État.
C’est en ces termes que le préfet de La Manche, Xavier Brunetière, a expliqué sa présence, jeudi 31 octobre 2024, dans l’exploitation du Comte les Nicollières à La Croix-Avranchin, commune déléguée de Saint-James, aux portes de la Bretagne. .
Ici, comme dans 105 communes du département, les éleveurs sont incités à vacciner leurs animaux.
Vaccination à Saint-James
Jean-Marie Dubois et son épouse Géraldine ont repris l’exploitation de Jean-Claude et Marie-Thérèse Dubois en 2011. Ils élèvent une soixantaine de vaches laitières, quelques vaches allaitantes et produisent du blé, du colza et du maïs grain sur quelque 130 hectares, aux côtés de leur entreprise de travaux agricoles comptant dix salariés.
Le couple a été convaincu de vacciner leurs animaux, « en entendant les témoignages dramatiques de certains exploitants ».
Le Manche Sud, une zone tampon
A la croisée des départements d’Ille-et-Vilaine en Bretagne, de l’Orne, de la Mayenne et du Calvados, le Sud Manche est une zone tampon.
La Manche Sud est prioritaire en matière de vaccination contre le MHE.
692 000 bovins dans la Manche
La maladie hémorragique épizootique (EHD) est une maladie virale non transmissible à l’homme. Elle affecte les bovins, les ovins ou les cerfs et est transmise par les moucherons qui piquent les animaux.
« Entre le 1er juin et le 17 octobre, 2 306 foyers ont été enregistrés en France », rappellent les services préfectoraux.
« Les cinq départements normands totalisent 1,7 million de bovins. La Manche en compte 692 000, ce qui en fait le premier département bovin. Au 2 octobre, 329 000 étaient éligibles à la vaccination », indique Hervé Marie. Le président du Groupement de Défense Sanitaire de la Manche était présent aux côtés du préfet, du président de la Chambre d’Agriculture de la Manche, Pascal Férey et Xavier Quentin, vétérinaire à la Clinique des Estuaires de Saint-James et président du Groupement vétérinaires de la Manche.
Dans la Manche, on vaccine sans attendre la maladie.
Pascal Férey s’exprime sur « la nécessité de protéger nos troupeaux et les autres. Il faut être le plus serré possible, d’autant plus que deux nouveaux variants ont été détectés en Hollande. Dans la Manche, on vaccine sans attendre la maladie.»
Le président de la Chambre d’Agriculture demande au ministère de l’Agriculture de rouvrir au plus vite les négociations avec l’Espagne, pour reprendre les exportations et d’autre part, avec le Moyen-Orient, « où nous vendons de la génétique laitière. La vaccination existe aujourd’hui. En septembre dernier, ce n’était pas le cas. Nous avons traité les animaux avec des anti-inflammatoires et une désinfestation massive, une catastrophe pour la biodiversité », constate-t-il.
Deux vaccins sur le marché
Deux millions de doses de vaccins sont disponibles sur le marché. “Mais il est important de se référer à un vétérinaire, car l’un des deux n’est pas valable à l’export”, souligne Pascal Férey, qui a payé professionnellement le prix de ce manque de connaissances et doit revacciner ses animaux.
Si l’État fournit le vaccin gratuitement. L’acte d’injection – « une injection dans le pli du cou ou sous la queue », explique Arnaud Lafforgue – reste à la charge de l’éleveur. « Le vétérinaire est rémunéré à la vache ou au temps passé, selon l’organisation de l’élevage », explique le vétérinaire de Saint-James, Xavier Quentin. Il doit ensuite tamponner toutes les cartes. Ce sont des actes libéraux, difficiles à tarifer.»
Vacciner sans souffrance animale
A La Croix-Avranchin, une soixantaine de vaches ont été vaccinées en un quart d’heure, sans démarrage.
Hervé Marie a démenti la rumeur selon laquelle les vaccins provoqueraient davantage d’avortements. « Il n’y a jamais de risque nul, mais le rapport bénéfice-risque est bel et bien là », a-t-il conclu.
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