Si vous traversez Loupian, vous devrez freiner ! A partir de ce lundi 4 novembre 2024, l’ensemble du village héraultais se limite à 30 km/heure. Décision prise par le maire, le projet était sur la table depuis quatre ans. Une manière de réduire les accidents et les nuisances sonores, notamment autour de la D158 qui traverse la commune. Mais qu’en pensent les habitants ? Nous sommes allés les interroger ce samedi 2 novembre.
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« Certains traversent le village comme des fous !
Dans l’une des PMU de Loupian, on ne parle que de ça. « Chouchou, tu savais que tout le village roule à 30 km heures ? demande la gérante à l’un de ses clients. “Non, mais ils ont raison !” répond Danielle, retraitée, qui vit ici depuis toujours. “Les voitures passent trop vite en ville : certains traversent le village comme des fous même s’il y a une école et des personnes âgées. Un jour, je marchais sur le trottoir et j’ai cru qu’une voiture allait me percuter alors que j’étais sur le trottoir. Il y a des gens raisonnables qui nous laissent passer, mais d’autres sont fous !
En plus, Catherine a déjà été témoin d’un accident. « Une personne a déjà été fauchée à vélo, un monsieur, c’était la rue des logis, il me semble. Nous aussi, piétons, avons peur de traverser ! Ça va très vite. Limiter la vitesse à 30 kilomètres heures, ça fera du bien. Cela fera aussi du bien à Enzo, qui porte sa fille Valentina dans ses bras. « Regardez ma fille, elle est toute petite. Certains roulent à 2 000 milles à l’heure et un jour, il y a un enfant qui prendra, c’est sûr. Il y a beaucoup d’enfants ici, c’est incroyable, et beaucoup de personnes âgées aussi. Un jour, quelqu’un va se faire renverser.
Comment vraiment pénaliser ?
La grande majorité des Loupianais que nous avons rencontrés ce samedi 2 novembre sont donc plutôt favorable à cette limitation à 30 km/heuremais Claude est plutôt pessimiste. « Cela n’a aucun sens, tant qu’il n’y a personne pour les pénaliser, vous pouvez mettre autant de pancartes que vous voulez, cela ne suffira pas. La police devrait s’en occuper et être stricte à ce sujet. Mais si c’est pour ne le dire à personne, cela ne sert à rien.»
Pascal Musenger, l’adjoint au maire de Loupian chargé de l’urbanisme et de la police, je travaille sur ce dossier depuis quatre ans dans sa communauté. “Honnêtement, je sais que les gens ne respecteront pas les limitations, il regrette. La plupart des gens conscients du problème le respecteront, en fait, ils le font déjà. Mais je crains que les incivilités qui se multiplient en France ne reposent aussi sur ce credo. La seule réponse que nous avons est la répression, mais dans un petit village comme le nôtre, nous ne pouvons pas nous permettre d’avoir un radar. Nous n’avons qu’un seul policier municipal, et il n’a pas les moyens de contrôler tout le monde. Si nous constatons qu’il y a encore des gens qui ne respectent pas ces règles, nous passerons à l’étape suivante, c’est-à-dire à des amendes, car malheureusement, maintenant, c’est la seule chose qui fonctionne.»
La mise en place de la zone 30 a coûté au village de Loupian un total de 1 000 euros.