L’hôpital de Châtillon-sur-Seine devra encore une fois réduire son nombre de lits disponibles cet été. Quinze lits de médecine générale seront fermés du 29 juin au 1er septembresur un total de 47 places dans cet hôpital.
La direction est obligée de prendre cette mesure, car elle est obligée de donner des congés aux soignants. Et dès que plus d’un tiers des médecins sont en vacances, nous devons réduire le nombre de lits, car nous ne trouvons pas de remplaçants.
« Le service sera réduit, mais pas dégradé » souligne Ludovic Rousselet, directeur des soins au Centre hospitalier de la Haute Côte-d’Or. « D’abord parce que nous ne sommes pas dans une zone à fort trafic touristique où la population monte en flèche durant l’été, et il est rare que tous nos lits soient occupés durant ces mois de juillet et août. Ensuite, parce que nous préférons le qualitatif plutôt que le quantitatif, c’est-à-dire adapter le nombre de lits aux médecins et soignants disponibles plutôt que de conserver des places avec un suivi médical qui serait moins constant.
L’hôpital de Châtillon-sur-Seine fait partie du Centre Hospitalier de la Haute Côte-d’Or qui comprend également les hôpitaux de Montbard et Saulieu. Durant cette même période estivale, pour compenser la réduction des lits à Châtillon-sur-Seine, la direction ouvre sept lits supplémentaires de médecine générale à Montbard.
Comment parvient-on à ouvrir des lits dans un établissement, alors qu’il est impossible de maintenir l’approvisionnement à trente kilomètres de distance ? “Tout simplement parce qu’à Montbard nous avons une gare TGV” souligne Ludovic Rousselet. « Et c’est beaucoup plus simple d’apporter des remplacements de cette manière. Y compris depuis Dijon qui n’est donc qu’à 30 minutes. La plupart de nos remplaçants sont dijonnais et peuvent faire le retour dans la journée.
Faire venir des médecins étrangers ?
Cette question de démographie médicale, de tension récurrente vécue par les établissements qui ne se limite pas à la période estivale, inquiète l’association « La voix des usagers ». Elle jette un appel aux 107 maires du Châtillonnais pour financer l’installation de médecins étrangers prêt à s’engager sur ce territoire du nord de la Côte-d’Or. Concrètement, l’association demande à chaque commune une contribution financière de 4 euros par habitant. L’idée serait de cibler des médecins volontaires en Italie et en Roumanie et de financer leur installation et leur mise à niveau en français.
Stéphane Aubry, pharmacien à Châtillon-sur-Seineet membre du conseil d’administration de cette association est l’invité de France Bleu Bourgogne ce lundi 3 juin à 7h40 Nous lui demanderons si cette approche est la plus efficace pour lutter contre les déserts médicaux. Il manque quatre médecins généralistes dans le Châtillonnais et d’ici fin 2025, quatre autres doivent prendre leur retraite.
