en juin 2016, l’Essonne est sous les eaux pendant une semaine

en juin 2016, l’Essonne est sous les eaux pendant une semaine
en juin 2016, l’Essonne est sous les eaux pendant une semaine

Le Parisien et ses éditions, notre rendez-vous anniversaire

Le Parisien fête cette année son quatre-vingtième anniversaire. Dès 1960, notre jusqu’alors titre national connaît sa première édition départementale, dans l’Oise. Ils sont désormais neuf, dont l’actualité particulièrement riche a souvent une portée nationale. Nous avons choisi, pour chaque département, un titre percutant, dont nous vous racontons les coulisses.

Il pleut, encore et encore. En ce mois de mai 2016, le soleil n’est pas au rendez-vous, un peu comme ce printemps 2024. Les premiers violents orages ont frappé le sud et l’est de l’Essonne samedi 28 mai en début d’après-midi. midi.

En quelques heures, les pompiers ont réalisé 130 interventions. «C’est du jamais vu», a témoigné le maire de Mennecy Jean-Philippe Dugoin-Clément (UDI). La pluie est tombée si fort que les réseaux ont débordé. » Pourtant impressionnant, l’événement n’a été que brièvement évoqué dans les colonnes du Parisien, lundi 30 mai.

Les records tombent les uns après les autres

Mais ce jour-là, les témoignages affluent. A Dannemois, village où est enterré Claude François, « Lundi au soleil » se déroule les pieds dans l’eau. En bottes de caoutchouc et en tenue de pluie, les victimes tentent de sauver les meubles. Dans le sous-sol de Gérard, jusqu’à 1,30 m d’eau stagne directement de la rivière École hors de son lit. En une journée, il est tombé l’équivalent d’un mois à un mois et demi de pluie. Le record de précipitations datant de 1992 a été battu. Ce sera le premier d’une longue série.

A la rédaction, on fait le point sur les dégâts : maisons menaçant de s’effondrer, RER interrompus, incendies à répétition, arbres abattus, riverains à reloger, routes bloquées… L’équipe de journalistes s’organise, on sort les bottes. stocké pendant des années. Ou bien on court en chercher quand les rayons n’ont pas été cambriolés.

Dans le sous-sol de Gérard, dans le Dannemois, stagne jusqu’à 1,30 m d’eau, venue tout droit de la rivière de l’École hors de son lit. LP

Face à l’ampleur des événements, l’information fait la Une des pages locales du journal le 31 mai. Dans les jours qui suivent, les journalistes relatent l’angoisse des riverains et les opérations de secours qui s’organisent un peu partout.

A Yerres, des familles sont évacuées de leurs habitations à bord d’un canot de sauvetage. Aux Auvernaux, on croise un père tirant ses enfants en canoë. Des centaines de personnes vivant près des rivières Juine et Essonne en crue sont contraintes par les autorités à partir. Les zones placées en alerte rouge et orange se multiplient, les pompiers sont débordés. À Sainte-Geneviève-des-Bois, 45,4 mm sont tombés en 24 heures. Avant ces intempéries, ce record datait de 2000 avec 31,2 mm.

6 300 habitants privés d’électricité et écoles fermées

En quelques heures, 200 écoles ont fermé leurs portes, 4 000 personnes ont été déplacées, 6 300 habitants se sont retrouvés sans électricité et 50 maires (sur les 194 communes de l’Essonne) ont lancé un plan de secours. L’eau monte et rien ne l’arrête. « Nous pouvons maîtriser l’incendie avec succès », avaient alors témoigné les pompiers. Mais nous sommes impuissants face à l’eau. Face à de telles inondations, les sacs de sable devant les maisons ne durent pas longtemps. »

En préfecture, un centre opérationnel départemental centralise toutes les informations. Des conférences de presse sont régulièrement organisées pour informer de l’évolution de la situation. Il s’agit d’une inondation historique. Le vendredi 3 juin, Le Parisien réalise un numéro spécial de 5 pages.

Un peu partout dans le département, les journalistes sont aux côtés des victimes, élus, pompiers… Sur un bateau, un tracteur, un Manitou, ou les pieds dans l’eau, ils racontent l’ampleur du phénomène, le désarroi des habitants et les questions. pour le futur. Trempé après des heures passées sur le terrain, l’un d’eux a même dû s’arrêter dans un magasin de prêt-à-porter pour trouver des vêtements secs.

« Au moins un milliard de dégâts » titre Le Parisien dans son édition du 5 juin. Les jours se suivent et se ressemblent. Des renforts sont les bienvenus pour couvrir l’actualité accablante. On collectionne les peurs, mais on partage aussi des moments insolites. Comme ces surfeurs de Breuillet qui n’ont pas résisté à la tentation de surfer sur la vague. Le 7 juin, enfin, « le gros des inondations est passé ». Le département doit désormais « panser ses blessures ». A terme, 85 communes seront reconnues en état de catastrophe naturelle.

En 2017, un rapport remis au ministère de l’Intérieur confirmait le montant des dégâts, faisant de ces inondations « le deuxième événement le plus coûteux, après la tempête Xynthia, enregistré depuis la création du régime des catastrophes naturelles ».

« Il y a eu un avant et un après ces inondations »

Parmi les communes touchées cette année-là, Longjumeau a payé le prix le plus élevé. Par endroits, l’eau atteint 1,30 m. Pour Sandrine Gelot, la maire (LR) de la commune, « c’est l’un des événements les plus marquants de mes quinze années de mandat. Nous sommes tous sortis très traumatisés de ces inondations. Ce fut aussi un événement très fédérateur, avec une solidarité extraordinaire. Il y a eu un avant et un après ces inondations. »

« Dès qu’il pleut, je fais le tour de la ville, je regarde la rivière, et de nombreux habitants font comme moi », confie Sandrine Gelot, la maire de Longjumeau. LP

Si Sandrine Gelot se réjouit qu’il n’y ait eu aucun mort ni blessé, elle sait que les événements ont laissé des traces. « Les gens ont connu la dépression, certains n’ont pas trouvé leur logement… Dès qu’il pleut, je fais le tour de la ville, je regarde la rivière, et beaucoup d’habitants font comme moi. Depuis mars 2024, nous connaissons des précipitations supérieures à 2016. Tous les réseaux d’eaux pluviales ont été vérifiés, nous avons procédé à des nettoyages… Plus nous nous rapprochons des dates fatidiques anniversaires, plus nous nous préparons. Nous ne pouvons pas garantir que cela ne se reproduira plus, disons tous les cent ans, car nous sommes confrontés au changement climatique. »

Malgré des conditions météorologiques extrêmement pluvieuses ces dernières semaines, la situation semble pour le moment sous contrôle. «Tous les syndicats fluviaux ont réalisé de gros travaux après 2016, comme l’agrandissement de bassins de rétention ou la création de zones de rétention», explique le maire de Longjumeau. Les syndicats aussi se parlent désormais, on a la direction de l’amont vers l’aval, ce n’est plus chacun son secteur. Il y a également eu une prise de conscience de la surveillance des rivières. »

 
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