un étudiant élu soutenant la Palestine intimidé lors du Conseil scientifique

un étudiant élu soutenant la Palestine intimidé lors du Conseil scientifique
un étudiant élu soutenant la Palestine intimidé lors du Conseil scientifique

Depuis deux semaines, l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS) est administrativement fermée par sa présidence. Un pas de plus dans la répression de la mobilisation pour la Palestine, qui a pris un nouvel essor mardi 28 mai dernier, avec la violente intimidation d’un étudiant élu de Solidaires EHESS lors du Conseil scientifique, par un professeur siégeant dans cette instance, censée gouverner. sur toute question concernant le fonctionnement de la recherche à l’école.

Une occupation ouvertement réprimée et criminalisée par la présidence de l’école

Du 13 au 15, l’EHESS est en effet animée par une occupation ouverte en soutien à la Palestine, qui permet en même temps de maintenir l’activité quotidienne (séminaires, travail du personnel) de l’école.

Une occupation que la présidence a choisi de faire expulser par la police le 15 mai. Par la suite, elle a décidé unilatéralement de fermer administrativement l’école, c’est-à-dire d’interdire l’accès aux locaux de l’EHESS du campus Condorcet, « jusqu’à nouvel ordre ». Une décision répressive de plus de la part du président de l’établissement Romain Huret, après avoir fait état sur la plateforme gouvernementale Pharos des étudiants mobilisés pour « l’apologie du terrorisme » en octobre dernier.

Leïla*, élue étudiante au Conseil Scientifique, nous fait part de l’hostilité contre cette décision : « le personnel et les étudiants se sont unis contre la fermeture administrative. « . Au lendemain de la fermeture, un communiqué de soutien de l’intersyndicale de l’Ecole et de la section EHESS de la Ligue des Droits de l’Homme a appelé à la réouverture des locaux et à une prise de position de la part de « l’Ecole pour la fin de la colonisation, de l’apartheid et pour un cessez-le-feu. L’étudiant ajoute « il y a aussi une grande partie des maîtres de l’École, que ce soit à travers des motions décidées collectivement ou de leurs représentants étudiants qui se sont opposés à la fermeture et ont exigé que l’on puisse reprendre les activités académiques et militants. »

“Un membre du Conseil Scientifique m’a crié dessus avec son doigt à 5 cm de mon visage”

C’est donc dans ce contexte qu’une séance du Conseil scientifique s’est tenue mardi 28 mai dans les bâtiments de l’EHESS boulevard Raspail. Ce conseil, profondément antidémocratique, avec un seul représentant des étudiants et un des personnels pour 29 sièges, avait déjà été le théâtre de manœuvres de la présidence ces dernières semaines, afin d’empêcher qu’une motion signée ne soit inscrite à l’ordre du jour. par quatre cents chercheurs attachés à l’EHESS appelant à l’exigence d’un cessez-le-feu en Palestine. Pour s’opposer à la politique de la présidence et notamment à la fermeture administrative de l’EHESS, ce mardi une délégation d’étudiants et de personnels devait se rassembler devant l’école. Leïla*, étudiante élue Solidaires EHESS, décrit le climat répressif installé par la Présidence

Nous avons décidé de montrer que c’était toute l’Ecole qui était opposée à la politique de la présidence, nous avons donc organisé un rassemblement devant le bâtiment du Conseil Scientifique. Mais déjà, il y avait une ambiance bizarre, il y avait une liste pour entrer dans le bâtiment et il n’y avait que moi [l’élue étudiante, ndlr] qui avait le droit d’entrer. Ensuite, j’ai été escorté jusqu’à la salle du conseil, sans qu’on me dise dans quelle salle exactement il se trouvait.

Pour marquer l’opposition des personnels et des étudiants à la fermeture de l’Ecole, l’étudiant élu s’est exprimé lors du conseil, souhaitant lire le communiqué de l’intersyndicale et les communiqués des différentes mentions master dénonçant la fermeture de l’EHESS. . Alors qu’elle avait à peine pu lire un des textes, elle a été coupée et insultée par des membres du Conseil scientifique qui voulaient l’empêcher de parler plus longtemps : « Là, ils se sont déchaînés pour que je m’arrête en me disant : « On a déjà lu vos communiqués ». “Avec quoi joue-t-elle?” Peux lire!” et il y a même le président de l’école, Romain Huret, qui m’a dit « Tu refuses le dialogue » alors que c’était eux qui m’empêchaient de parler ! » Une attitude particulièrement hypocrite, quand c’est la présidence qui tente de censurer l’expression politique dans l’école, avec l’intervention policière contre l’occupation et les rapports Pharos contre Solidaires EHESS, qui ciblent notamment l’élu étudiant en question.

Face aux invectives des membres du Conseil scientifique, Leïla* se sent mal à l’aise, et décide de filmer la scène pour se protéger. ” Là, ils ont tordu, ils m’ont arraché mon téléphone des mains, ils ont décidé d’ajourner la séance et maintenant ils me menacent de sanctions et de procédures disciplinaires « . La violente intimidation de l’élu étudiant, comme en témoigne la vidéo que nous avons pu consulter, a été dénoncée le même jour par le Comité Palestine de l’EHESS, qui a expliqué qu’« un membre du CS [Conseil Scientifique] puis il a essayé de l’arracher de ses mains [son téléphone] en l’insultant à 5 cm de son visage. L’élève a ensuite été exclu de la salle, ce qui n’a pas empêché les conseils de se poursuivre comme si de rien n’était. « Leur réaction a été folle, le personnel est littéralement sorti de ses bureaux. Nous pouvions entendre leurs cris dans tout le sol ! »

Face à ces intimidations, les élus du CSA et de la formation spécialisée en santé, sécurité et conditions de travail (F3SCT) ont apporté leur soutien à l’étudiant dans un communiqué le 30 mai :

Nous avons également appris (certains d’entre nous en ayant été directement témoins) qu’une représentante étudiante du Conseil scientifique a été sévèrement maltraitée et menacée alors qu’elle relayait devant le tribunal, le 28 mai, les propos des étudiants mandatés par leur vote. Une telle situation ne nous paraît pas moins préoccupante. Les membres du pouvoir portent la parole de ceux qui les ont élus, il est inconcevable qu’ils craignent de se voir menacés dans l’exercice de leur mandat. .

Intimidation inacceptable de la part de la présidence et du Conseil scientifique, qui rappelle que l’EHESS est l’un des points phares de la répression du mouvement étudiant pour la Palestine. L’attitude de la Présidence face aux étudiants mobilisés illustre le décomplexage de la direction universitaire à appeler la police à réprimer les étudiants, après l’arrestation de 86 étudiants pour occupation de la Sorbonne, et l’expulsion récente de l’occupation de l’ENS par la police.

Face à cela, nous devons soutenir les étudiants réprimés et exiger la fin de toutes les sanctions disciplinaires contre les étudiants mobilisés mais aussi plus largement, la libération et la libération de toutes les personnes réprimées. es pour leur soutien à la Palestine. A l’EHESS, la mobilisation se poursuit contre la répression et en soutien au génocide en cours à Gaza, avec de nouvelles actions dès la semaine prochaine.

 
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