« Lorsque nous aurons terminé notre travail de récupération de l’argent volé, certaines personnes n’oseront plus se présenter aux élections. » dit Ousmane Sonko
Le Premier ministre Ousmane Sonko devrait commencer par récupérer les 94 milliards de francs CFA du TF 1451/R et les 29 milliards de francs CFA du Prodac. Par cet acte d’une grande portée patriotique, il prouvera aux Sénégalais que ses accusations de détournement de fonds publics n’étaient pas un nouveau chapelet de mensonges, de diffamations et de dénonciations calomnieuses…
M. Sonko ne manque jamais l’occasion de manipuler l’opinion avec la complicité honteuse de voyous médiatiques, de pseudo chroniqueurs, d’intellectuels malhonnêtes et de faux oulémas, qui ont décidé de se faire les relais de la propagande qui leur est transmise.
Dans une vidéo de moins de dix minutes, il a annoncé que le travail de « récupération de l’argent volé » allait se poursuivre.
Avec cette déclaration, il surfe sur ce qui a fait son succès politique : les fausses accusations et la manipulation de masse.
Que les Sénégalais n’oublient pas que ce monsieur avait déclaré urbi et orbi pour avoir des preuves irréfutables du détournement de 94 milliards de francs CFA de fonds publics et un rapport de l’Inspection générale de l’Etat sur un détournement de 29 milliards de francs CFA. Il n’a jamais traduit ses paroles en actions. Maintenant qu’il est Premier ministre, c’est l’occasion de présenter son témoignage à l’opinion nationale.
Montrer les preuves de ce prétendu braquage du siècle n’est pas une liberté pour le Premier ministre mais une obligation, un devoir pour son honneur et la crédibilité de l’administration fiscale.
En réalité, le cas de Tf 1 451/R est la preuve irréfutable que la pointure de M. Clean est trop grande pour lui.
L’enregistrement de l’entretien entre le député Ousmane Sonko et les héritiers de Tf 1 451/R montre que les Sénégalais ont été victimes d’un grand « falsialiste ».
M. Sonko s’est disqualifié de lutter contre les faits de délits d’initiés, de conflits d’intérêts, de corruption, de détournement de fonds publics et de « récupération d’argent volé ».
Les Sénégalais ont face à eux un manipulateur bavard, sans grand sang-froid et dont même les propos et le niveau médiocre du discours révèlent son incapacité à représenter un Etat.
Dans les traditions parlementaires sénégalaises, les députés, pour accélérer les demandes des populations, utilisent les instruments que le règlement intérieur de l’Assemblée nationale met à leur disposition.
Il s’agit de questions orales et écrites, de la création de commissions d’enquête parlementaires, de groupes d’étude et d’audition de responsables mis en cause pour éclaircir un conflit avec ou sans dépossession.
Au-delà de cela, l’ancien député Ousmane Sonko avait enfreint l’éthique parlementaire et la déontologie. Il s’est trompé et s’est rendu coupable de délit d’initié en reliant les descendants de Ndiaga Ndoye au cabinet Mercalex.
Via la société Atlas, il a négocié avec les ayants droit du Tf 1451/R pour recevoir 12 milliards des 94 milliards de francs CFA d’indemnisation que l’État du Sénégal devait verser suite à un litige foncier.
Pour brouiller les pistes dans la collecte des 12 milliards attendus, il crée le 29 juin 2018 la société Mercalex, dirigée par son associé Ismaïla Ba. Et rapidement Mercalex signe un protocole avec les héritiers de Tf 1451/R.
Malheureusement pour eux, les héritiers avaient déjà signé un accord similaire avec une autre société, Sofico, dirigée par Tahirou Sarr. C’est ainsi qu’a été découvert le pot aux roses.
S’il avait réussi à empocher les 12 milliards de francs CFA, jamais Pastef et les militants sénégalais n’auraient appris que les contribuables ont versé une indemnité de 94 milliards de francs CFA aux héritiers du Tf 1451/R.
Dommage pour ceux qui croyaient en un canular aux antipodes du Mr. Clean qu’il prétend incarner.
Aussi, un Premier ministre ne s’adresse pas solennellement aux Sénégalais, c’est une prérogative exclusive du Président de la République. Il faut dépasser l’ère de la vidéo en direct et enfin affronter - lorsque l’on veut rendre compte de la gestion des affaires publiques.
Vive la République !
Vive le Sénégal !
Dakar, le 31 mai 2024
Moustapha Diakhaté
