Trois phases d’une quarantaine de jours chacune pour passer d’un cessez-le-feu temporaire à une paix durable à Gaza : voici la proposition israélienne, telle que présentée vendredi par Joe Biden, pour mettre fin à près de huit mois de conflit. « Il est temps que cette guerre prenne fin », a insisté le président américain, dont le discours n’avait pas été annoncé.
Un haut responsable américain lui a parlé d’un « accord détaillé de quatre pages et demie », qui correspondrait, avec quelques « ajustements mineurs », à ce que le mouvement palestinien Haas s’est déjà dit prêt à accepter. Le Hamas, selon Biden, a reçu la proposition du Qatar et a réagi positivement.
Phase 1 : un cessez-le-feu total
Cette première phase comprend un cessez-le-feu total de six semaines, accompagné d’un retrait israélien des zones densément peuplées de la bande de Gaza. « Certains » otages israéliens – des femmes et des personnes âgées, blessés ou malades – sont libérés, et certains corps sont rendus à leurs familles. Le président américain a promis que les derniers otages de nationalité américaine rentreraient alors « chez eux ».
Des centaines de prisonniers palestiniens sont libérés en échange. La trêve permet le retour des Palestiniens déplacés dans leurs foyers du nord de la bande de Gaza, ou du moins dans ce qu’il reste d’eux après des mois d’intenses bombardements israéliens.
L’aide humanitaire, qui jusqu’à présent n’a jamais réussi à arriver en quantité suffisante, est « en forte augmentation », atteignant 600 camions par jour.
Durant ces six semaines, le Hamas et Israël ont négocié un cessez-le-feu permanent qui, selon Biden, durerait « aussi longtemps que le Hamas respecterait ses engagements ». Si les négociations devaient s’éterniser au-delà de cette limite, le cessez-le-feu temporaire serait prolongé en conséquence.
Phase 2 : la fin de la guerre
En cas de succès des négociations en phase 1, les combats s’arrêtent définitivement et tous les Israéliens encore détenus à Gaza rentrent chez eux, y compris les soldats israéliens. Les forces israéliennes se retirent complètement du territoire.
Un haut responsable américain a indiqué que chaque phase du plan devait durer environ 40 jours, y compris celle-ci.
Phase 3 : reconstruire Gaza
Un vaste plan de reconstruction de Gaza est lancé, avec le soutien des États-Unis et de la communauté internationale. Début de la construction d’hôpitaux, d’écoles et de maisons. Un haut responsable américain estime qu’il faudra 3 à 5 ans pour reconstruire le territoire.
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Tout est fait, selon Joe Biden, pour que le Hamas ne puisse pas reconstituer ses capacités d’attaque, et ce avec l’intervention de partenaires régionaux.
Les États-Unis tentent de peser
Dans son discours, le président américain a exhorté les dirigeants israéliens à résister aux pressions de ceux en Israël qui veulent que la guerre se poursuive « indéfiniment », un groupe qui, selon lui, comprend certains membres de la coalition gouvernementale israélienne. « Ils veulent occuper Gaza. Ils veulent continuer à se battre pendant des années et les otages ne sont pas une priorité pour eux », a-t-il critiqué, appelant avec force les Israéliens à ne pas laisser passer ce « moment » historique. « En tant que seul président américain à avoir visité Israël en temps de guerre, en tant que personne ayant simplement envoyé des forces américaines pour défendre directement Israël lorsqu’il a été attaqué par l’Iran, je vous demande de prendre du recul et de réfléchir à ce qui se passera si ce moment est perdu. » Et d’ajouter : « Nous ne pouvons pas perdre ce moment. »
De retour d’une réunion de l’Otan à Prague, le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken “a insisté sur le fait que le Hamas doit accepter l’accord sans délai”, a déclaré le porte-parole du département d’Etat, Matthew Miller, faisant état de conversations téléphoniques depuis l’avion transportant Blinken. avec ses homologues de Jordanie, d’Arabie Saoudite et de Turquie.
