Formé à Rodez jusqu’en cadet, passé par Castres en Top 14 et Oyonnax en Pro D2, équipe avec laquelle il a été champion de France, aujourd’hui âgé de 36 ans, celui qui a grandi à Ségur est directeur sportif de Haguenau, en Fédérale 3.
« Je suis de près le rugby aveyronnais ! Interrogé sur les résultats il y a presque deux semaines, Romain Boscus a dit vrai en se montrant également affirmatif. Il est capable, en effet, de livrer les moindres détails sur la « démonstration de force » de Rodez à Cassagnes-Bégonhès contre Lévézou Ségala ou encore sur « l’impuissance » de Millau face au leader Les Angles.
“Il se passe beaucoup de belles choses, notamment au niveau des clubs ruthènes, et j’en suis fier”, poursuit-il. “Mais je continue de penser que l’Aveyron a besoin d’une équipe en Fédérale 1. J’aimerais bien même si c’est Rodez.” Avec son retour soudain ? « C’est possible. Je ne ferme aucune porte. Mais ce ne sera pas tout de suite car j’ai encore besoin de voir autre chose, de goûter par exemple au monde professionnel.
Né à Rodez le 7 décembre 1987, d’un père ruthène, qui a joué au rugby à Toulouse, et d’une mère toulousaine, il a grandi à Ségur, village où il a fréquenté l’école primaire, avant le collège de Pont-de -Salars et le lycée Foch de Rodez. « Plutôt mathématique » (il le dit), il s’oriente alors vers une série scientifique, mais il quitte l’établissement ruthène à la fin de la deuxième année.
Rejoindre Castres et s’adonner à sa passion : le rugby, discipline qu’il découvre, à l’âge de 4 ans et demi, à Rodez, club auquel il restera fidèle jusqu’à sa première année. « J’ai hésité avec Montpellier, mais j’ai choisi le CO parce qu’il y avait la proximité géographique et surtout le fait que Gilbert Pagès avait porté le maillot quelques années plus tôt, avec le Bouclier de Brennus en plus ». Il a donc envoyé sa candidature et a été appelé pour des détections. Même s’il a été blessé lors du premier atelier, il a été gardé.
Après deux années chez les Crabos juniors, il saute le Reichel pour se retrouver en Espoirs. Et franchissez le pas en 2007 pour découvrir le Top 14, grâce aux deux entraîneurs, Ugo Mola et Laurent Seigne, et goûter à quatre saisons parmi l’élite.
Les bons souvenirs ne manquent pas : « La toute première feuille de match à Bayonne dans une ambiance de folie au stade Jean-Dauger, le baptême à Ernest-Wallon contre Toulouse en 2008, les deux gouttes de victoire à Clermont… » . Mais, il n’oublie pas d’évoquer le titre de champion de France de Reichel avec Castres.
Entraîneur adjoint de la sélection algérienne
Christophe Urios l’appelle alors à Oyonnax, équipe avec laquelle il remporte le titre de Pro D2 en 2013. Alors qu’il s’apprête à retrouver le plus haut niveau, il se blesse (contre Aurillac) et le club de l’Ain lui préfère Benjamin. Urdapilleta. « J’ai soudain appris à mieux connaître les coulisses du monde professionnel », glisse l’intéressé. Du coup, j’ai choisi de le quitter et de rentrer chez moi, à Rodez. Béziers et Montauban m’ont fait passer quelques appels, mais la décision s’est imposée naturellement. J’avais pris ma décision et je souhaitais aussi participer au développement d’un club amateur.
Il s’est installé en septembre 2013, en Fédérale 1, et il a défendu les couleurs sang et or pendant six ans, jusqu’au dépôt de bilan. Après quatre années à Pamiers, il traverse la France, en 2023, pour signer à Haguenau, club de Fédérale 3 comptant près de 500 adhérents. D’abord comme joueur, à l’ouverture ou à l’arrière, et désormais comme directeur sportif avec, notamment, comme dossier brûlant, la certification du centre de formation.
« Ce n’est pas un terrain de rugby et il n’y a pas de locomotive de haut niveau, constate Romain Boscus. Cela prend donc plus de temps, mais rien n’est impossible… Il faut donc que je sorte de ma zone confort ! Il en dit plus sur sa trajectoire et ses ambitions : « Je suis dans mon élément. Ce que je vis aujourd’hui me convient bien et correspond à mes capacités. Malgré mon expérience de près de deux décennies en tant qu’éducateur et « coach », j’ai besoin de prendre le temps. Je ne veux pas sauter les étapes ou aller trop vite. Mon objectif est d’acquérir des bases solides.
Et si Haguenau croisait la route de Rodez au printemps, lors des phases finales de Fédérale 3 ? Romain Boscus sort le seul joker de son jeu, se contentant d’un petit sourire.
En attendant cette éventualité, le trentenaire occupe, depuis avril dernier, un autre rôle technique, plus proche du terrain. Il est, en effet, l’adjoint d’Adrien Buononato, ancien entraîneur du Stade français, de Soyaux, Limoges, Cognac et… Oyonnax, au sein de la direction de la sélection algérienne de rugby.
Après avoir participé cet été à la Coupe d’Afrique en Ouganda, battu en finale par le Zimbabwe, les Algériens se tournent déjà vers la prochaine édition, en juillet 2025, avec l’objectif de se qualifier pour la Coupe du monde. 2027 qui aura lieu en Australie. La première étape se pose dans quelques jours avec un stage à Soustons…