Dans une des salles de la préfecture départementale de Saint-Julien-lès-Metz, mercredi 23 octobre, on assiste à une drôle de scène. Les élus du territoire sont assis devant une carte et jouent à se faire peur… Sur celle-ci, de nombreux risques qui montrent les potentielles crises technologiques, sociétales et nucléaires qu’ils pourraient avoir à gérer avec l’installation d’une centrale électrique. centrale nucléaire à proximité mais aussi la présence de points d’eau et de barrages hydrauliques à proximité qui pourraient entraîner de fortes inondations, entre autres.
Cette crise est encore fraîche dans l’esprit de beaucoup d’entre eux, les dernières inondations connues à l’est et au nord de la Moselle ne remontant qu’au mois de mai dernier. Des journées compliquées qui vont revenir – chacun en est bien conscient – dans un contexte climatologique de plus en plus critique. 39 élus et cadres territoriaux n’ont donc pas hésité à répondre favorablement à l’invitation du Service d’Incendie et de Secours (Sdis) à participer à une journée de sensibilisation. Tous issus de communes identifiées comme les plus à risque en Moselle.
Parmi eux, il y a Véronique Schmit, première adjointe à la Ville de Thionville et conseillère régionale. Habituellement, son domaine est plutôt la jeunesse et le sport mais elle connaît les enjeux de cette formation, d’où son envie d’y participer. « Comment les communes réagissent-elles en temps de crise ? C’est un sujet qu’il faut comprendre en tant qu’élu.»avoue-t-elle, rappelant qu’à Thionville, il y a “une réserve citoyenne municipale composée d’une cinquantaine de personnes prêtes à intervenir rapidement en cas de séquence exceptionnelle”. La deuxième ville de Moselle est également la seule à disposer d’une réserve même si d’autres ont également pris des mesures en ce sens.
Ensemble
Et ça tombe bien car c’est tout l’objectif de cette journée initiée par les Sapeurs-Pompiers de Moselle en lien avec les services préfectoraux : faire comprendre que « Les gens sont la clé du succès. Il faut créer une synergie entre les élus, la population, les secours et les services de l’Etat car c’est ensemble que l’on parvient à créer une dynamique où l’on fait intervenir les bonnes compétences au bon moment »commence le colonel Jérôme Boulanger. Pour lui, il n’y a pas de solution miracle mais “Ce qui est sûr, c’est qu’il faut anticiper les choses.”
En place depuis une dizaine d’années, la formation s’est renforcée ces dernières années. Petite particularité de cette séance, elle est dispensée par des formateurs de l’École nationale des officiers pompiers basée à Aix-en-Provence. Une première pour le Département. Une action qui vient en complément d’autres formes de soutien apporté par les pompiers aux collectivités. Ils sont également présents pour contribuer à l’élaboration du plan de sauvegarde communal ou intercommunal qui vise à identifier tous les moyens disponibles sur un territoire pour réagir en temps de crise. Un soutien qui n’est pas aussi étendu partout en France. « Il y a une vraie volonté politique du Département »soutient le colonel. Pour preuve, la Moselle est pionnière en la matière.
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