à Nîmes et dans le Gard, le manque d’hébergement d’urgence est déjà criant

à Nîmes et dans le Gard, le manque d’hébergement d’urgence est déjà criant
à Nîmes et dans le Gard, le manque d’hébergement d’urgence est déjà criant

Les vacances d’hiver commencent ce vendredi 1er novembre. Jusqu’au 31 mars 2025, un locataire ne peut être expulsé par son propriétaire. Pour les personnes sans logement, c’est le début d’une période difficile. L’occasion de faire le point sur la situation des hébergements d’urgence dans le département.

A partir de ce vendredi 1est En novembre, premier jour de la trêve hivernale, le Samu social, qui fait partie de la Croix-Rouge et gère notamment les hébergements d’urgence, effectuera ses maraudes sept jours sur sept, au lieu de cinq jours par semaine, dans le Gard. Un salarié supplémentaire est recruté, en CDD, à temps plein, pour renforcer l’équipe qui passe de deux à trois salariés jusqu’au 31 mars 2025. « Notre climat est doux, concède Malik Berkani, directeur du Centre anti-exclusion de la Croix-Rouge (Plex). Mais nous sommes déjà en alerte pour pouvoir évaluer plus rapidement la situation des personnes qui nous sont signalées dans la rue, surtout lorsqu’il fait froid. »
Les demandes d’hébergement, notamment de la part de personnes vivant dans leur voiture ou dehors, plus sensibles au froid, commencent à arriver. « Cette semaine, nous avons hébergé une famille qui vivait dans un garage à Nîmes. »

251 demandes remplies sur 2 419 demandes

En septembre, 2 419 demandes d’hébergement d’urgence ont été enregistrées dans le Gard, « dont la grande majorité est à Nîmes », précise Malik Berkani. Soit 2 500 appels au 115, d’où le Service intégré d’accueil et d’orientation (SIAO) de la Croix-Rouge oriente les personnes vers la rue. « Sur ces 2 419 demandes, 45 % ont été satisfaites, donnant lieu à l’hébergement de 251 personnes. » Deux solutions d’hébergement possibles : soit dans des refuges de nuit gérés par le groupe SOS, soit dans des hôtels agréés par le 115, en cas de saturation. Cependant, 200 personnes ont été hébergées dans des hôtels en septembre. « On arrive toujours à héberger des personnes en grande difficulté, mais il reste encore 55 % de demandes non satisfaites !
Les demandes d’hébergement d’urgence se multiplient. « Le budget des nuitées d’hôtel, en 2018, à mon arrivée, c’était 500 000 €. Aujourd’hui, c’est 2,5 millions d’euros. 73% des demandes non satisfaites sont dues à un manque d’espace disponible. « La trêve hivernale est sans doute une bonne nouvelle », confie Emmanuel Appy, vice-président départemental de la Croix-Rouge. “Mais nous n’avons jamais assez de logements pour tout le monde.”
« Et nous ne parviendrons pas à inverser la tendance dans les années à venir. » Malik Berkani prévient.
Le Samu social a recensé 93 personnes victimes de violences, pour la plupart au sein de la famille, en août (dernier chiffre disponible), dont 54 femmes et 15 enfants.

Détérioration de la santé des personnes

De nombreuses personnes sont aujourd’hui mal logées dans le département. « C’est le résultat des crises passées. Il y a des gens expulsés de leur logement à 70 ans, d’autres qui vivent dans la précarité, dans des camping-cars. Ils ne pensent pas toujours à appeler le 115. »
Depuis 2018, dans l’ensemble, la santé de la population s’est détériorée. « Cela demande beaucoup de collaboration avec les services hospitaliers par exemple. Il y a cinq ans, ce n’était pas le cas. De plus en plus de personnes sont prises en charge avec un volet médical, des dialyses à faire, etc. « Nous avons déployé des équipes mobiles avec des médecins. Avant, cela n’existait que dans les grandes villes. La vulnérabilité des personnes que nous soutenons s’aggrave.
Numéro d’hébergement d’urgence, composez le 115.

Une opération couette de la Croix-Rouge en décembre

La délégation gardoise de la Croix-Rouge française organisera deux journées de collecte de couettes, de 9h à 18h, les samedi 7 et 14 décembre, devant l’église Saint-Paul, boulevard Victor-Hugo, à Nîmes. « Pourquoi des couettes ? Nous ne les avons pas inventés, c’est ce que nous demandent les gens dans la rue, explique Emmanuel Appy, vice-président départemental de la délégation Croix-Rouge du Gard. La couverture glisse, on peut se faire mordre. Un sac de couchage est plus difficile. La Croix-Rouge a contacté des entreprises, dont une célèbre marque de vêtements et d’accessoires de sport, pour participer à l’opération. Les gens pouvaient y récupérer des sacs de couchage, à moins qu’ils n’apportent leur propre sac de couchage.“Nous allons demander aux entreprises et à la métropole de Nîmes d’être un centre de collecte pour les mairies.” Une opération “gardo-gardoise” ce qui serait une première. Et peut-être aussi l’opportunité de recruter des bénévoles.

Pour toute demande d’hébergement en urgence, appelez le 115.
 
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