LLeur dernière demeure est une tombe dans un cimetière d’une commune des Landes. Personnalités dont la vie a été liée au département, sans forcément y être nées, elles sont restées célèbres pour leurs œuvres ou restent connues pour leurs noms associés aux lieux publics. En cette Toussaint 2024, « Sud Ouest » se souvient d’eux et en fait une présentation, évidemment non exhaustive.
Jean Rameau, in Cauneille
Identifié comme un parc de Mont-de-Marsan où poussent 80 espèces d’arbres, Jean Rameau est pourtant originaire de Chalosse. Poète et romancier né à Gaas le 19 février 1858, sous le nom de Laurent Labaigt, c’est à Cauneille qu’il meurt le 21 février 1942. « Pourquoi ai-je pris ce nom : Jean Rameau ? C’est parce que je t’aime, ô forêt innombrable. » Il y est enterré sous une dalle funéraire, au pied d’un belvédère surmonté d’un dôme et orné de la lyre de la poésie, construit à proximité d’une ferme de Pourtaou qui était devenue sa thébaïde depuis les années 1920.
Christine de Rivoyre, à Onesse-Laharie
Prix Interallié 1968 avec « Petit matin », le roman d’un amour interdit dans les Landes entre une adolescente et un soldat allemand pendant l’Occupation, Christine de Rivoyre est décédée à Paris le 3 juillet 2019, et se repose depuis Onesse-Laharie. Ancienne journaliste, au « Monde » puis à « Marie-Claire », l’écrivaine et femme de lettres née à Tarbes le 29 novembre 1921 partageait sa vie entre la capitale et sa maison familiale dans ce village landais. Traduite dans de nombreuses langues et récompensée du Grand Prix Paul-Morand de Littérature en 1984, son œuvre a pour thèmes principaux l’amour, les paysages, la nature et les chevaux.
Henri Emmanuelli à Laurède
Sa statue contemple la chaîne des Pyrénées d’où est originaire Henri Emmanuelli. Originaire des Eaux-Bonnes (64), cet enfant du 31 mai 1945 a été inhumé à Laurède, village de Chalosse dont il est devenu un homme politique d’envergure nationale, le 25 mars 2017.
Quatre jours après son décès à l’hôpital de Bayonne, ses funérailles ont rassemblé de nombreux élus et militants socialistes venus rendre hommage à l’un des hommes forts de l’aile gauche du PS. Premier secrétaire de ce parti, plusieurs fois ministre et député, il a marqué de son empreinte un département des Landes qu’il a présidé de 1982 à 1997 puis de 2000 à 2017.
Ladislas de Hoyos, à Seignosse
C’est à Seignosse, commune dont il fut maire de mars 2001 jusqu’à son décès le 8 décembre 2011, que Ladislas de Hoyos est enterré. Journaliste né à Ixelles, en Belgique, le 27 mars 1939, il fait d’abord carrière dans la presse écrite, à « France Soir », avant de travailler à la télévision pour l’ORTF puis TF1. Le reporter a également laissé semer la confusion dans l’esprit de l’ancien chef de la Gestapo de Lyon, Klaus Barbie, en réalisant sa première interview en février 1972. Devenu par la suite rédacteur en chef et présentateur du journal télévisé, Ladislas de Hoyos reste néanmoins surtout connu pour sa colère envers un caméraman nommé René. Une séquence incontournable des bêtisiers télévisuels.
Bernard Manciet, à Trensacq
Il est l’un des auteurs gascons les plus importants du XXe siècle.e siècle. Bernard Manciet est né aux Sabres le 27 septembre 1923 et est décédé à Mont-de-Marsan le 3 juin 2005. En 1945, il entame une carrière diplomatique en Allemagne et en Amérique du Sud et publie son premier poème, « A le nèu » , dans la revue littéraire du Béarn et de Gascogne « Reclams ».
En 1955, il s’installe définitivement dans les Landes, à Trensacq, où il épouse Geneviève, dite Ginette, et fonde une famille de cinq enfants. Surnommé « le Géant de Trensacq », ce surnom lui vient de la grandeur et de la richesse de son œuvre littéraire bilingue, écrite en gascon et en français, composée de poésie, de romans, de nouvelles, d’essais et de pièces de théâtre.
Les frères Boniface, à Montfort-en-Chalosse
André et Guy Boniface, deux frères inséparables, devenus légendes du rugby français. Né à Montfort-en-Chalosse, champion de France avec Mont-de-Marsan après une finale mémorable contre Dax en 1963, le « Boni » incarnait une certaine idée du jeu français, audacieux, aérien, esthétique. Guy Boniface est décédé tragiquement dans un accident de voiture le 1est Janvier 1968. Il avait 30 ans. André Boniface est décédé le lundi 8 avril 2024, à l’âge de 89 ans.
Charles Despiau, à Mont-de-Marsan
De son vivant, il était considéré comme « le nouveau Donatello ». Né le 4 novembre 1874 à Mont-de-Marsan, mort à Paris le 28 octobre 1946 à Paris, le sculpteur Charles Despiau est inhumé au cimetière du Centre de sa ville natale. Ce contemporain d’artistes comme Picasso, Brancusi, Matisse et Maillol, avec lesquels il exposa, fut aussi l’un des praticiens d’Auguste Rodin.
Il se fait connaître en 1907 en présentant « Le Buste de Paulette », qui révèle déjà un style personnel. Il devient célèbre en 1927, après sa première exposition organisée à New York, alors qu’il est déjà largement reconnu en Europe. Ce grand sculpteur de l’entre-deux-guerres fut oublié après la guerre, en raison d’un voyage en Allemagne pendant l’Occupation, qui lui valut l’indignité nationale.
Cel le Gaucher, in Mont-de-Marsan
Quels talents possède Pierre-Louis-Marcel Canguilhem : affichiste, publiciste, humoriste, illustrateur, caricaturiste et même sculpteur… Celui qui signa ses œuvres du nom de Cel le Gaucher après avoir perdu son bras droit en 1917 pendant la Première Guerre mondiale, fut né le 12 décembre 1895 à Mont-de-Marsan, et décédé le 16 juillet 1949 dans un accident de la route à Bascons.
Il est enterré au cimetière du Centre, à Mont-de-Marsan, où l’on peut également voir la plaque de marbre qu’il a réalisée, commémorant l’épopée du 34e RI – régiment qu’il rejoint en 1914 – pendant la Grande Guerre.
Andrée Dupeyron, in Mont-de-Marsan
Pilote d’exception mais aussi résistante pendant la Seconde Guerre mondiale, Andrée Dupeyron, née Mailho, est née à Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne) le 19 octobre 1902. Elle est décédée le 22 juillet 1988, dans sa ville natale. , Mont-de-Marsan, où elle s’installe en 1920 avec son mari Gustave, mécanicien à l’école d’aviation de Pau, et leur premier enfant, René.
Andrée Dupeyron est notamment connue pour avoir, en 1938, battu le record féminin de distance en ligne droite : 4 360 kilomètres parcourus en près de vingt-cinq heures d’Oran à l’Irak. Ses performances aériennes lui valent une grande renommée et même un film, « Le Ciel est à vous » de Jean Grémillon en 1944, avec Madeleine Renaud dans le rôle de lui. Durant la Seconde Guerre mondiale, Andrée Dupeyron rejoint les rangs de la Résistance comme pilote dans l’Armée de l’Air française libre. Elle est également marraine d’un escadron auquel elle donne son nom.
Francis Planté, in Mont-de-Marsan
Il donne son dernier concert au théâtre municipal de Mont-de-Marsan en 1930. Le pianiste Francis Planté y trouve également sa dernière demeure, au cimetière du Centre. Né à Orthez en 1839, mort à Saint-Avit en 1934 à l’âge de 94 ans, Francis Planté était une référence absolue dans le monde de la musique. Ce spécialiste du répertoire romantique parcourt l’Europe pour donner des récitals tout au long de la seconde moitié du XIXe siècle.e siècle. Le « dieu du piano », comme on le surnommait, entretenait des liens forts avec la préfecture des Landes, ayant hérité de son oncle, Adolphe Marrast, ancien maire de la ville, l’hôtel particulier qui abrite aujourd’hui le Conseil départemental. Il fut également maire de Saint-Avit de 1892 à 1913.