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Les gendarmes de l’Ariège effectuent plusieurs contrôles routiers par mois sur l’autoroute A66 pour lutter contre la contrebande. Immersion avec les hommes en bleu.
Ce mercredi 30 octobre, les gendarmes de l’Ariège ont procédé à une opération de contrôle routier au péage de Pamiers sur l’autoroute A66. « Nous contrôlerons essentiellement les personnes arrivant du Pas de la Case, en Andorre. L’idée est de lutter contre le trafic de cigarettes, d’alcool ou encore de drogue. De plus, le plus souvent, les passeurs sont en situation irrégulière. De cette façon, nous pouvons faire d’une pierre deux coups», explique le major Marc Vialelle de l’escadron départemental de sécurité routière de Foix, qui supervise cette opération.
Si, habituellement, la police de l’air et des frontières (PAF) de Toulouse accompagne les gendarmes lors de ces contrôles routiers, la PAF a dû cette fois décliner l’invitation, prise par une opération à l’aéroport de Blagnac.
Ainsi, sept gendarmes ont participé au dispositif : la brigade motorisée de Foix, Pamiers et Saint-Girons. Il est 14h45, la première voiture de police arrive sur le parking de l’aire de repos jouxtant le péage. A peine le temps de sortir de leur véhicule, les deux militaires sont rapidement rejoints par le reste de la patrouille. Casquette vissée sur la tête, gilet de gendarmerie floqué jaune sur le pare-balles et caméra piéton sur le torse… Les hommes en bleu sont prêts.
« Nous travaillons sous réquisition du ministère public »
“Je vais contacter les services de péage afin qu’ils ferment temporairement la voie de péage électronique afin que la circulation puisse s’effectuer sur deux voies, ce qui est plus pratique pour nous”, a déclaré le major en tapant sur son téléphone. Quelques minutes plus tard, une croix rouge apparaît sur le panneau publicitaire, condamnant le passage. Deux gendarmes sont désignés pour « sonner », c’est-à-dire filtrer et sélectionner les voitures à contrôler.
Et pour mener à bien leur mission, les policiers peuvent compter sur leur fameux flair. « Nous travaillons sous réquisition du ministère public. De ce fait, nous n’avons pas besoin de constater une infraction pour vérifier l’identité des occupants et fouiller le véhicule », rappelle le chef d’escadron.
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Il est 15h05, le premier véhicule se dirige vers l’aire de repos. Deux gendarmes procèdent à une inspection de cette Audi A4, immatriculée en 66. Pendant que le premier s’approche du conducteur, le deuxième militaire fait le tour du véhicule afin d’inspecter son état général, tout en jetant un œil à l’intérieur de l’habitacle. « Nous vérifions la situation administrative des personnes à bord du véhicule, l’aptitude à conduire du conducteur, l’assurance… En cas de doute, nous pouvons également procéder à un contrôle pour détecter une éventuelle consommation d’alcool ou de stupéfiants », explique l’un des policiers. Quelques minutes plus tard, rien à signaler, l’automobiliste peut poursuivre sa route.
Tout le monde y va
Les contrôles se succèdent à un rythme effréné. Car plein de touristes venus d’Espagne, deux jeunes en SUV noir arrivant d’Andorre, un couple de retraités dans leur petite berline en direction de la Ville Rose… Tout le monde y va. Après une trentaine de minutes, seules quelques infractions mineures ont été constatées, jusqu’à ce qu’un Toyota Rav4 attire soudain leur attention.
A l’intérieur, trois jeunes toulousains montrent quelques signes de nervosité à la vue des uniformes. Tandis qu’un des gendarmes demande aux conducteurs d’ouvrir le coffre du véhicule, un autre militaire interroge les passagers en observant chaque détail à l’intérieur de la voiture. Sous le siège passager avant, six cartouches de cigarettes, mal dissimulées. Rien d’illégal, les jeunes sont dans leur droit. Le premier gendarme a également découvert deux bocaux dans un sac qui semblaient dégager une odeur suspecte d’herbe. Après avoir minutieusement inspecté le contenu, toujours rien d’anormal. Les trois jeunes peuvent partir.
Traquer les faux documents
C’est au tour d’une Skoda grise d’être arrêtée. Cette fois, la police doute de la véracité des pièces d’identité présentées. Heureusement, Lionel
a été formé pour déjouer les pièges tendus par les contrefacteurs. Armé d’une lampe spéciale, il s’assoit à l’arrière du fourgon et étale les cinq documents sur une tablette. « Mon collègue a été interpellé par certaines informations qui lui semblaient incohérentes. Les documents d’identité roumains sont facilement falsifiés. Ici, je vais procéder à une vérification plus approfondie à l’aide de notre base de données, qui nous permet de rechercher des éléments de sécurité afin de confirmer ou non la correspondance», poursuit-il. Là encore, la police échoue.
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est
RCP, je ne comprends pas pourquoi ils le font aussi au péage. Je dois récupérer mon enfant à l’école et je vais être en retard. Ce genre de choses ne me donne pas du tout envie d’aller travailler…», se plaint le trentenaire. Malgré ce léger éclat de sang, les gendarmes restent calmes et font preuve de pédagogie.
Une amende de 600 euros
Il est 17 heures, l’opération de contrôle touche à sa fin. Au total, une absence d’assurance, trois défauts au contrôle technique, une utilisation de téléphone et trois prises casque ont été constatés sur une quarantaine de véhicules. Face à cette maigre récolte, la major prend du recul : « Cela veut dire que nos efforts de prévention portent leurs fruits et que la majorité respecte la loi. Cela nous encourage à continuer», conclut-il. Les prénoms ont été modifiés
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