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C’est dans le sud de la Haute-Garonne, à Arbas, que la première forêt cinéraire de France a vu le jour en 2019. Ouverte en 2019, puis suspendue en 2020 par les services de l’État le temps d’examiner la légalité de la forêt. projet, il est de nouveau opérationnel depuis juillet 2024.
La création de la forêt cinéraire d’Arbas, commune de 279 habitants au sud de la Haute-Garonne, ne s’est pas déroulée sans heurts. « Il a fallu être patient, c’était le tout premier projet de forêt cinéraire en France donc il a résisté à toutes les interrogations », se souvient Élia Conte Douette, exploitant de pompes funèbres chez Cime’tree, l’entreprise à l’origine de ce projet pilote. Sur le papier, le concept était simple : enterrer les cendres du défunt au pied d’un arbre, en pleine forêt. Mais pour réussir, cette alternative au cimetière traditionnel s’est heurtée à plusieurs obstacles administratifs.
Il a d’abord fallu trouver une municipalité qui acceptait de protéger une partie de sa forêt. Cette étape aura été la plus rapide. Lorsque l’entrepreneur toulousain a proposé le projet aux élus d’Arbas, ceux-ci l’ont immédiatement adhéré. C’est ainsi qu’en 2019, dans la forêt de la Fontaine de l’Ours, un terrain de 1,25 hectare a été transformé en lieu de méditation de 216 emplacements.
Pas de législation propre
Le concept a immédiatement suscité l’enthousiasme. Mais pas celui des services de l’Etat. Fin 2020, la sous-préfecture a demandé la suspension du projet. « Ils se cachent derrière la législation sur les cimetières, et comme elle n’a pas évolué, les forêts cinéraires n’ont pas leur propre législation », constate Jean Cazes, le maire d’Arbas. Dans les textes, un cimetière doit être un espace délimité par des clôtures d’au moins 1,50 mètre. « Élever des murs serait contraire à ce projet qui répond à une réelle demande de rapprochement avec la nature. »
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Pour se conformer aux exigences légales, la mairie a dû faire des concessions, notamment sur la nature des urnes. Si le projet initial prévoyait l’utilisation d’urnes biodégradables, il s’agira finalement d’urnes flexibles non biodégradables. A défaut de retour des services de l’Etat dans le délai de contrôle de légalité, la commune considère sa nouvelle réglementation applicable. Après quatre années de « yoyo » administratif, la forêt cinéraire d’Arbas a rouvert en juillet 2024, privilégiant les enterrements dans des concessions précédemment vendues.
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