Le point sur ces rassemblements en Moselle-Est et Sud.
À Sarreguemines
La neutralisation des radars en Moselle dans la nuit du 22 au 23 octobre signifiait l’acte I. « Nous démarrons l’acte II ce jeudi soir », annonce Marc Bodo. Présent à Sarreguemines aux côtés d’une quarantaine d’autres agriculteurs, amis et sympathisants, prévient le secrétaire général des Jeunes Agriculteurs de Moselle. « Nous sommes toujours gentils. Ce soir, nous bloquons la rue devant la sous-préfecture. Nous préparons un barbecue et accrochons des banderoles. Nous voulions déverser du fumier, mais la machine est en panne. En revanche, d’ici deux semaines, si rien ne change, vous aurez certainement du travail supplémentaire », nous précise-t-il.
Bien décidés à faire entendre la colère des campagnes en ville, les Jeunes Agriculteurs appellent l’Etat à réagir après « une année 2024 catastrophique. Nos revendications du début d’année, après les blocages, n’ont abouti à rien. Les prix de vente restent bas. Côté météo, nous avons eu un printemps, un été et un automne très mauvais pour les vendanges. Les récoltes furent catastrophiques. Et comme si cela ne suffisait pas, on se retrouve confronté à des cas de fièvre catarrhale qui touchent les élevages ovins. Nous n’en pouvons plus, nous exigeons des actions, pas des promesses. »
Un veau mort pendu au balcon ?
A Sarreguemines, le convoi des Jeunes Agriculteurs était composé d’une vingtaine de tracteurs. La rue Foch devait être fermée une bonne partie de la soirée. « Nous n’avions pas prévu de passer la nuit ici », confie le secrétaire général tandis que d’autres agriculteurs tentaient de démonter le portail d’entrée.
La rumeur courait qu’un veau mort allait être pendu au balcon de l’immeuble dans la soirée pour marquer les esprits.
À Sarrebourg
Devant la sous-préfecture de Sarrebourg, une vingtaine de jeunes agriculteurs sont venus dénoncer l’inaction de l’Etat alors que « toutes les branches de l’agriculture sont touchées par la crise », affirme Julien Irlinger, le président de la JA de Sarrebourg.
« L’agriculture française est en danger », scande Julien Irlinger, alors que l’accord de libre-échange avec les pays du Mercosur (Amérique latine) revient sur la table des discussions au niveau européen. Le temps pluvieux a nui aux récoltes (« en moyenne, on doit être à trente quintaux de rendement par hectare sur le blé »), avec des crises sanitaires (la fièvre catarrhale touche les élevages ovins, la grippe aviaire reste une menace), une pénurie de main d’œuvre, des prix de vente qui ne ne prend pas en compte les coûts de production.
La colère rugit
La liste des griefs est immense et la colère gronde. Dans la troupe, beaucoup craignent que « certains, étranglés par les accusations, commettent l’irréparable ». S’ils ne sont pas entendus, ils l’annoncent déjà : une nouvelle mobilisation aura lieu le 15 novembre.