Le manque à gagner lié à la hausse des impôts pourrait atteindre entre 20 et 50 millions d’euros, selon les sources. Une somme importante pour un secteur qui dépend largement des revenus du PMU, via indemnités versées aux professionnels (primes d’élevage et prix de courses).
“Je crains la disparition du secteur», s’indigne Henri-François Devin. Pour cet entraîneur cantilien, c’est l’équilibre économique qui est en jeu : «Nous sommes déjà très lourdement imposés. Depuis le Covid, nous avons subi une augmentation significative des matières premières, comme le fourrage, les céréales et les aliments. Nous n’avons aucune marge et nous aurons beaucoup de difficultés à répercuter nos coûts sur nos clients, dont nous vivons les chevaux.« .
Même sentiment chez son collègue Julien Philippon : «Depuis dix ans, nous avons réussi à tenir en maîtrisant les coûts d’organisation des courses. Mais les allocations ont augmenté moins vite que l’inflation, alors que nos coûts ont augmenté de 50 %. L’augmentation de la fiscalité peut mettre le feu à toute l’industrie« .
Ces deux coachs s’inquiètent de la pérennité de leurs activités, dont dépendent leurs salariés et tant de familles. Selon le« Institut Français du Cheval et de l’Equitation, l’Institut Le secteur emploie près de 66 000 personnes en France, dont 29 000 dans les courses automobiles, auxquels s’ajoutent des emplois indirects (producteurs de céréales, transporteurs…).
“C’est plein de gens qui se lèvent tous les jours pour aller travailler comme des fous, il n’y a pas que des jolis chapeaux les jours de Grand Prix», rappelle Eric Woerth, député Renaissance de le 4e Circonscription de l’Oise. L’ancien maire de Chantilly, comme d’autres députés de tous bords, a déposé un sous-amendement afin de supprimer les paris hippiques de la surtaxe : «Je pense que les jeux de grattage et autres paris en ligne peuvent être plus taxés, car il n’y a pas de secteur derrière eux, ce ne sont que des plateformes« .
“Il y a une différence entre nous et la Française des Jeux qui rapporte aux actionnaires», confirme Philippe Levasseur, président de l’Amiens Racing Association. Selon lui, si le texte était voté tel quel, un cercle vicieux s’établirait : moins de moyens pour les entraîneurs et les jockeys, il y aurait moins de chevaux au départ des courses et une moindre attractivité des hippodromes et in fine, moins de revenus des paris.
Associations et syndicats appellent à une journée « industrie morte » le jeudi 7 novembre et à tous les acteurs concernés de venir manifester à Paris sous le slogan « Stop à la taxe, oui à nos emplois !
L’occasion de rallier à leur cause l’opinion publique et les élus locaux, dont les maires des villes dotées d’hippodromes (il y en a onze dans les Hauts-de-France) : ils perçoivent une redevance proportionnelle à l’enjeu des courses hippiques et pourraient, eux aussi, ne trouvent pas ce qu’ils cherchent dans l’amendement.