Guillaume Trichard, Grand Maître de la loge maçonnique du Grand Orient de France, s’est rendu à Mende le vendredi 24 mai 2024 pour annoncer la nouvelle implantation d’un temple.
La Lozère disposera donc d’un tout nouveau temple maçonnique. Et à proximité de la cité préfectorale, de préférence. C’était l’objet de la visite de Guillaume Trichard, Grand Maître de la loge maçonnique du Grand Orient de France, vendredi 24 mai 2024. Avant l’annonce officielle, le président du conseil de l’ordre de la loge a été reçu par le maire de la ville, Laurent Suau.
Un temple de l’interobéissance
« Je suis aussi venu rencontrer les membres de la Loge qui se réunissent au temple de Javols. Nous discutons de la situation de notre obédience, sur les grands enjeux qui touchent la République », a affirmé le Grand Maître en préambule. Sa visite était un projet d’avenir : “Nous envisageons, ici, la création d’un nouveau temple maçonnique pour les membres du Grand Orient de France et les obédiences amicales.” Guillaume Trichard a rappelé que 1 400 lodges étaient répartis sur toute la France et dans les DOM-TOM : “C’est vrai que la Lozère a besoin de plus d’attention.” Toutes confessions confondues, il existe entre 130 et 150 francs-maçons locaux.
« Un temple d’interobéissance permet aux loges de se réunir et de travailler. L’idée est de trouver un lieu plus proche de Mende, plus central, plus moderne. Je crois au rassemblement des frères et sœurs du département en un seul lieu. C’est la vocation du Grand Orient de France de rassembler, y compris la branche libérale adogmatique», a précisé le Grand Maître. Ce dernier n’a pas précisé la localisation exacte de l’établissement : “Nous avons plusieurs pistes, nous les étudions.” Tout est scruté de près : «C’est un investissement. Nous disposons d’une structure immobilière qui gère 114 sites en France, un en Guyane, un en Côte d’Ivoire. Cela nous permet de créer de nouveaux temples.
« Là où il y a des francs-maçons, il y a des hommes et des femmes de bonne volonté qui œuvrent pour plus de justice sociale, d’émancipation, de laïcité, de liberté de conscience et c’est ça l’essentiel. Le temple est une charpente, sans elle, pas de tenue, pas de loge, pas d’ouvrage. a insisté Guillaume Trichard. C’est aussi une façon d’attirer les jeunes générations à nous rejoindre. Pour le cadre supérieur, les candidatures sont de plus en plus spontanées, notamment chez les jeunes : « Un temple est une ouverture sur le monde. » Malgré de sombres inquiétudes : “Il y a une résurgence de l’antimaçonisme ainsi que de l’antisémitisme”, » déplora le dignitaire. Citant en exemple le temple de la Grande Loge Opéra (GLTSO) à Madrid, démoli et tagué le 20 avril, ou d’autres à Montélimar et en Bretagne.
Le mythe des réseaux
« Je voyage beaucoup, partout, pour expliquer ce que nous faisons. Nous n’avons rien à cacher. Le véritable secret de la Franc-Maçonnerie est le parcours initiatique de chacun, rappela le Grand Maître. Nous sommes des penseurs, libres, qui débattons de tous les sujets avec liberté d’expression, égalité entre nos membres, fraternité. A ses yeux, le courant anti-maçonnique a créé des histoires, des absurdités sur « pseudo-rituels » au fil du temps. « La propagande hostile vient de très loin. Je suis désolé de le dire, mais c’est aussi à cause de dogmes religieux. En décembre dernier, la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, Vatican, rappelait que la bulle papale de Clément XII (En éminent apostolat, 1738) est toujours actif.
Lorsqu’on lui demande si la franc-maçonnerie s’apparente à des réseaux d’influence, Guillaume Trichard tempère : «C’est un mythe. Nous œuvrons pour l’avènement d’une société meilleure et plus éclairée. Les frères et sœurs s’impliquent dans des associations, des syndicats, des partis politiques. C’est une extension de notre engagement. Le premier travail est d’essayer de s’améliorer et, une fois hors du temple, d’apporter sa contribution. Et là, oui, les francs-maçons influencent l’avenir de la société. » Les bases de la future maison seront posées en Lozère, et chacun sera libre d’y adhérer, comme il le rappelle : « Celui qui veut peut revenir. Heureusement et c’est nécessaire. J’aimerais plus de travailleurs, de demandeurs d’emploi par exemple.» Signe des temps modernes, un simple clic suffit pour faire le premier pas.
